C’était une annonce attendue mais qui pourrait bien provoquer une véritable polémique dans les prochaines semaines alors que le dossier suit son cours.
Le Sacré-Coeur de Montmartre, édifice emblématique de Paris, a été inscrit aux monuments historiques, première étape vers son classement au premier semestre prochain, a-t-on indiqué mercredi au ministère de la Culture. L’inscription de la basilique avait été proposée par la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) d’Ile-de-France. La commission régionale du patrimoine et de l’architecture (CRPA) a donné à l’unanimité un avis favorable le 13 octobre dernier, recevant le soutien explicite de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.
Le dossier va être transmis à la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA), chargée de statuer sur le classement du site : un statut encore plus favorable pour la protection d’un monument historique. Selon le code du patrimoine, un édifice inscrit monument historique peut recevoir jusqu’à 40 % de subventions de l’Etat pour ses travaux de conservation et de rénovation, tandis qu’un édifice classé peut bénéficier de subventions sans limites de pourcentages.
La basilique, édifiée dans les années 1870 sur les plans de l’architecte Paul Abadie, ainsi que ses abords, sont concernés par cette procédure d’inscription et de classement : cela concerne notamment le square Louise Michel, lieu de commémoration de la Commune. C’est en partie sur la Butte Montmartre qu’elle est née il y a 150 ans et a été réprimée. Tous les signaux sont au vert pour un classement au premier semestre 2021, soulignait-on mercredi au ministère. 150 ans après la Commune, ce nouveau statut a une signification symbolique de réconciliation, puisqu’il protège en même temps un lieu du culte catholique et le théâtre de la révolte du peuple de Paris, souligne-t-on encore de même source.