Le Tribunal constitutionnel polonais a donné un feu vert très controversé à un nouveau durcissement de la loi sur l’avortement, déjà parmi les plus restrictives de l’UE, en proscrivant l’IVG en cas de malformation grave du foetus.
Cette décision est a priori définitive, même si elle est d’ores et déjà contestée par l’opposition libérale et des organisations de défense des droits des femmes dans ce pays considéré comme profondement encré dans la tradition catholique.
La présidente de la Cour, Julia Przylebska, a déclaré que la législation existante autorisant l’avortement de foetus mal formés était «incompatible» avec la Constitution du pays.
Cette décision a provoqué une réaction critique immédiate de la Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic.
«Eliminer les motifs de quasiment tous les avortements légaux en Pologne équivaut pratiquement à les interdire et à violer les Droits de l’Homme», a considéré la Commissaire dans un communiqué.
Cette décision «se traduit en avortements clandestins ou (pratiqués) à l’étranger pour celles qui en ont les moyens, et en davantage de souffrances chez les autres», a-t-elle insisté.