Donald Trump et ses caricatures

Vingt-trois dessinateurs de presse dont Chappatte exposent leurs dessins favoris du président américain à la Maison du dessin de presse dès mardi à Morges.

La Maison du dessin de presse, à Morges (VD), se met à l’heure américaine à l’occasion de l’élection présidentielle du 3 novembre. Dès mardi et pour deux semaines, elle consacre une exposition à Donald Trump au travers d’une cinquantaine de croquis.

Vingt-trois dessinateurs de presse ont livré leurs dessins favoris du président américain. Ils ont aussi fait un commentaire sur la vision qu’ils en ont dans leur métier, explique le musée.

Chappatte, qui a dessiné pendant plus de 20 ans pour le New York Times, avoue n’avoir jamais autant représenté un personnage. Donald Trump est «un bon client». «C’est une sorte de caricature de lui-même, mais il nous prend quand même de vitesse. L’encre n’est pas encore sèche que le gag est déjà obsolète, qu’il a fait déjà plus fort. Il épuise la presse», dit-il, cité dans le communiqué.

Chappatte va être primé pour ses dessins de presse la semaine prochaine à Genève. Il va recevoir le Prix de la Fondation pour Genève 2020 mercredi soir au Victoria Hall dans une cérémonie qui sera retransmise en direct sur différents sites, dont celui de la fondation.

Choisir un ou deux dessins sur Donald Trump a donc représenté un défi pour les dessinateurs contactés. Le résultat permet de voir l’évolution graphique, voire psychique du personnage depuis son élection jusqu’à son diagnostic positif au Covid-19, note le musée.

Bénédicte, qui travaille pour «24 Heures», a fait son premier dessin de Trump fin 2015 «alors que le monde entier découvrait, médusé, sa coiffure». Le dessinateur neuchâtelois Vincent L’Epée évoque «l’attitude aussi brutale qu’inadéquate adoptée face à l’information».

Pour Schrank, le président américain est «au-delà de la portée de la satire». Le Belge DuBus en a fait un poème, l’imaginant méchant dans un film de Batman. L’exposition montre aussi Donald Trump jouant au golf et ignorant des migrants morts à ses pieds, une caricature qui aurait entraîné le licenciement de son dessinateur canadien.

L’exposition est à découvrir jusqu’au 8 novembre. Elle encadre l’élection présidentielle, agendée le 3 novembre. Une fois le verdict connu, elle s’enrichira de dessins du nouveau – ou pas – locataire de la Maison Blanche, annonce le musée.