Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a défendu mardi une décision de justice synonyme d’interdiction quasi totale de l’avortement en Pologne, appelant à mettre fin à « la barbarie » des manifestations de colère dans tout le pays.
La Pologne connaît depuis six jours des manifestations sans précédent contre le verdict du Tribunal constitutionnel, qui a proscrit jeudi l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en cas de malformation grave du foetus, car elle serait « incompatible » avec la constitution.
« Ce qui se passe dans l’espace public, ces actes d’agression, de barbarie, de vandalisme sont absolument inacceptables », a déclaré Mateusz Morawiecki à la presse, avertissant que toute manifestation violente pourrait conduire à une « escalade ».
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« Nous n’acceptons pas les attaques contre ce qui est sacré pour nous, contre les gens, les églises », a-t-il ajouté, alors que des églises ont été prises pour cible des protestations dimanche. « Tous ceux pour qui le bien de la République de Pologne est une valeur devraient essayer de calmer la situation aujourd’hui », a encore estimé le Premier ministre, faisant valoir que des manifestations de masse risquaient de provoquer un nouveau pic d’infections, dans un pays où le nombre de contaminations bat déjà des records.
La loi sur l’avortement en vigueur en Pologne était déjà l’une des plus restrictives en Pologne. Le verdict du Tribunal, conforme au souhait du parti ultra-catholique nationaliste au pouvoir, Droit et Justice (PiS), restreint le droit à l’IVG aux seuls cas de danger de mort pour la femme enceinte et de grossesses résultant d’un viol ou d’un inceste.
Il y a moins de 2 000 avortements légaux par an en Pologne – et la grande majorité d’entre eux sont effectués à cause de foetus malformés. Mais les groupes féministes estiment que plus de 200 000 procédures sont réalisées, illégalement ou à l’étranger, chaque année.
Lundi, au cinquième jour des protestations, des milliers de manifestants ont bloqué pendant des heures le trafic dans plusieurs villes polonaises. De nouvelles manifestations sont attendues dans les prochains jours.