Ms Poutine et Erdogan discutent de nouveau de la situation en Artsakh

Le président russe Vladimir Poutine a exprimé sa vive préoccupation face à la guerre en cours sur le Haut-Karabagh et à ce qu’il a appelé une implication croissante des « terroristes du Moyen-Orient » lorsqu’il s’est entretenu hier avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.

Un communiqué du Kremlin a déclaré que Poutine et Erdogan avaient discuté des conflits en Syrie, en Libye et au Karabagh lors de la conversation téléphonique.

« La partie russe a exprimé sa profonde inquiétude face à la poursuite des hostilités [au Karabagh et dans les environs] ainsi qu’à l’implication de plus en plus massive de terroristes du Moyen-Orient dans les affrontements armés », indique la déclaration.

Elle ajoute que Poutine a informé Erdogan de ses contacts avec les dirigeants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan et des efforts visant à « parvenir rapidement à un cessez-le-feu et à une désescalade de la crise ».

Erdogan a appelé Poutine peu de temps après que les ministres des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov et turc Mevlut Cavusoglu se soient à nouveau entretenus par téléphone. Ils ont également discuté des efforts internationaux pour arrêter les hostilités au Karabagh.

« Les ministres ont souligné l’absence d’alternatives à une résolution pacifique du conflit, la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et la reprise d’un processus de négociation au sein des mécanismes existants du Groupe de Minsk de l’OSCE », peut-on lire dans un communiqué publié par le ministère russe des Affaires étrangères.

« Ils ont particulièrement noté l’inadmissibilité de l’internationalisation de la crise et l’implication de militants étrangers dans celle-ci », précise-t-il.

La Turquie a fermement soutenu les opérations militaires de l’Azerbaïdjan depuis le déclenchement de la guerre au Karabagh le 27 septembre. Elle a rejeté les appels à l’arrêt immédiat des hostilités lancés à maintes reprises par les États-Unis, la Russie et la France, affirmant que Bakou avait un droit légitime pour reprendre le contrôle du Karabagh par des moyens militaires.

Le président turc Erdogan a accusé les trois puissances mondiales codirigeant le Groupe de Minsk de fournir des armes à l’Arménie. Les responsables russes ont rejeté les allégations d’Erdogan.

Pour leur part, les États-Unis et la France ont critiqué le rôle de la Turquie dans le conflit militaire en cours. Le gouvernement français a déclaré la semaine dernière que les « provocations dangereuses » d’Ankara entravent les efforts des médiateurs pour arrêter les combats et relancer les pourparlers de paix arméno-azerbaïdjanais.

Les dirigeants turcs ont également appelé à l’implication d’Ankara dans le processus de paix qui a longtemps été médiatisé par les États-Unis, la Russie et la France. Un porte-parole du président russe Vladimir Poutine a répété hier que cela ne pouvait pas se produire sans le consentement de l’Arménie.

L’Arménie a toujours exclu toute médiation turque. Le pays soutient que la Turquie est directement impliquée dans la guerre du Karabagh en fournissant des armes et du personnel militaire turc à l’Azerbaïdjan.

Erevan a également accusé Ankara d’avoir recruté des combattants islamistes en Syrie et de les avoir envoyés combattre au Karabagh du côté azerbaïdjanais. Ces affirmations ont été reprises par la France et, implicitement, par la Russie. Les gouvernements turc et azerbaïdjanais les nient.