Une loi « anti-fake news » adoptée au Nicaragua

Le parlement du Nicaragua a approuvé mardi une loi punissant la propagation de «fausses nouvelles» de peines pouvant aller jusqu’à cinq années de prison.

Cependant, l’opposition a déjà dénoncé cette loi en y voyant un instrument de «répression».

Le texte a été adopté par 70 voix provenant des députés du Front sandiniste de libération nationale (au pouvoir – réd.), alors que 16 députés d’opposition au président Daniel Ortega se sont prononcés contre, y voyant une «loi bâillon» et soulignant que le pouvoir s’érige désormais en seul juge de la vérité.

«C’est terminé pour les menteurs, ceux qui participent à l’industrie du mensonge sur les réseaux sociaux, ceux qui fabriquent et diffusent de fausses informations qui créent le trouble, la peur et l’angoisse, qui affectent la stabilité économique et l’ordre public», s’est félicité le député du FSLN Emilio Lopez.

La loi rend passible de quatre ans de prison la «propagation de fausses nouvelles», la sanction pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison si celles-ci «incitent à la haine et à la violence».

Si «l’information déformée» porte atteinte à l’honneur d’une personne ou d’une famille, elle sera passible d’une peine d’un à trois ans de prison, prévoit le texte. La sanction pourra aller jusqu’à 10 ans de prison en cas «d’espionnage informatique».

«On ne va plus permettre les appels à la haine (…) au chaos via un moyen de communication», s’est exclamé Emilio Lopez. La loi, a-t-il averti, sera notamment appliquée contre ceux qui demandent des élections anticipées, une des principales revendications de l’opposition lors du soulèvement populaire du printemps 2018 contre le gouvernement du président Ortega.