Des parlementaires s’opposent au rachat du français Photonis par l’américain Teledyne

Leader mondial de la vision nocturne et fournisseur de l’armée française, le bordelais Photonis devrait finalement être vendu au groupe américain Teledyne. Une potentielle perte de souveraineté pour la France qui inquiète à droite comme à gauche.

Leader mondial de la vision nocturne et de la photodétection, Photonis est une entreprise basée près de Bordeaux, et dont l’une des principales usines se situe à Brive-la-Gaillarde. Son savoir-faire se déploie notamment dans le domaine militaire, qui représente les deux tiers de ses ventes. Un joyau national, fournisseur de l’armée française. Or, depuis quelques mois, le géant californien Teledyne envisage le rachat de Photonis. Une perspective de vente qui a subi de nombreuses péripéties, mais qui a pris une nouvelle tournure avec la récente déclaration de la direction de Teledyne sur l’obtention d’un «accord de principe» sur la vente au grand dam de nombreux politiques qui craignent une perte de souveraineté technologique pour l’Hexagone.

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Une union des souverainistes contre une vente à Teledyne Le 27 octobre, le député Les Républicains (LR) du Vaucluse Julien Aubert a ainsi adressé une lettre au Premier ministre Jean Castex, après deux lettres au ministre de l’Economie Bruno Le Maire apparemment restées sans réponse. Le député y met en garde contre le risque «d’une aspiration du savoir-faire» de Photonis par Teledyne, et évoque un dossier qui «revêt une importance particulière pour notre souveraineté». Et pour cause : en plus de l’optronique – les équipements alliant optique et électronique – les activités de Photonis intéressent également la dissuasion nucléaire.
e point de vue est partagé par sept autres parlementaires ou anciens parlementaires LR, cosignataires du document : Bernard Carayon (ancien député du Tarn), Bernard Fournier (sénateur de la Loire), Jean-Philippe Maillé (ancien député des Yvelines), Sébastien Meurant (sénateur du Val-d’Oise), Jacques Myard (ancien député des Yvelines), Bérengère Poletti (député des Ardennes) et Philippe Vitel (vice-président de la région Sud-PACA et député honoraire)

En guise d’alternative au rachat par Teledyne et afin d’éviter qu’une telle situation ne se reproduise, le député du Vaucluse s’appuie sur les travaux de plusieurs sénateurs et propose de pérenniser le renforcement de la base industrielle et technologique de défense (BITD) française en l’incluant dans le plan de relance. Les parlementaires et anciens parlementaires signataires de la lettre font valoir que l’Etat pourrait «prendre le contrôle de Photonis par une participation financière chiffrée au moins à 425 millions d’euros dans le cadre de la mission plan de relance du projet de loi de finances». Ils souhaitent également la création d’un «fonds souverain stratégique de défense, sanctuarisé de l’actuel cadre juridique européen» qui puisse apporter un soutien financier à toute entreprise de la BITD.

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