Cameroun- Option militaire

L’opinion au Cameroun est fortement divisée sur les solutions à adopter pour mettre fin à la crise sécessionniste qui déchire les régions anglophones. Après le massacre des écoliers, attribué aux séparatistes dans le Sud-Ouest, certains appellent à la tenue d’un dialogue inclusif tandis que d’autres exigent plus de fermeté de la part de Yaoundé.

Que peut encore le gouvernement camerounais face à l’ensauvagement du conflit séparatiste dans les régions anglophones du pays?

Outrée par le massacre attribué aux séparatistes, qui a coûté la vie à sept écoliers à Kumba dans le Sud-Ouest, le 24 octobre dernier, l’opinion publique s’est enflammée. De nombreuses voix se sont élevées dans les sphères politiques et la société civile pour appeler à trouver une solution urgente à cette crise qui déchire les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis quatre ans déjà.

Si jusqu’ici, toutes les voies explorées pour un retour à la paix ont échoué, la réflexion sur de nouvelles pistes a tendance à agrandir le fossé entre deux courants qui s’opposent.

Pour certains intellectuels et leaders politiques, le gouvernement doit durcir le ton et agir avec plus de fermeté face à la barbarie vécue ces derniers jours. Réagissant à la dernière tragédie, au cours d’une conférence de presse le 26 octobre, Cabral Libii, député de l’opposition et ancien candidat à la présidentielle de 2018, invite les autorités à «prendre leurs responsabilités avec une fermeté à la mesure de l’horreur».

L’opposant interpelle le Président Paul Biya pour qu’il ordonne à l’armée de mettre ces terroristes hors d’état de nuire avant le 1er janvier 2021.

Si l’option militaire a très souvent été remise en cause, du fait de son inefficacité à ramener la paix dans les régions en crise, certains analystes comme le politologue Mathias Eric Owona Nguini, souverainiste et réputé proche du pouvoir de Yaoundé, penche aussi pour l’utilisation de la force. Dans l’une de ses multiples réflexions publiées sur sa page Facebook, l’intellectuel souligne que «l’usage de la force est impératif».

Les luttes de souveraineté se gèrent avec une lucidité froide plutôt qu’avec un sentimentalisme candide ou une puérilité démagogique. Quelle que soit la forme de dialogue, il y aura toujours des irréductibles prêts à toutes les violences pour saboter une paix qui ne mènerait pas à la sécession. Il faut les combattre, même pendant 50 ou 1000 ans», argue-t-il.

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