La branche des autorités russes chargée de l’enquête sur le malaise de l’opposant, qui avait donné lieu à une crise diplomatique, a fait savoir qu’il souffrait d’une pancréatite, rejetant le diagnostic d’empoisonnement.
L’antenne sibérienne de la police des transports russe, chargée d’enquêter sur l’hospitalisation d’Alexeï Navalny après son malaise en août lors d’un vol en Sibérie, a annoncé ce 6 novembre que l’opposant russe souffrait d’une pancréatite.
«Le diagnostic final a été posé par les médecins en tenant compte de plusieurs études chimiques et toxicologiques : dérèglement du métabolisme glucidique ; pancréatite chronique avec altération [de certaines fonctions]», peut-on lire dans le communiqué, qui précise que le diagnostic d’empoisonnement «n’a pas été confirmé».
L’hospitalisation du très médiatique opposant russe, transféré dans un hôpital berlinois, avait provoqué une crise diplomatique entre la Russie et plusieurs pays occidentaux, dont l’Allemagne. Ceux-ci attribuent en effet le malaise d’Alexeï Navalny à une tentative d’empoisonnement au Novitchok, se basant notamment sur les résultats d’un laboratoire militaire allemand, confirmés par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Les médecins russes de Moscou et d’Omsk, où l’homme politique avait été pris en charge dans un premier temps après son malaise, avaient fait savoir qu’aucune trace d’empoisonnement n’avait été détectée après analyses. Son transfert vers l’Allemagne avait ensuite été autorisé.
Cela n’avait pas empêché les chancelleries occidentales, dont la France, de dénoncer une «responsabilité et une implication» de la Russie dans cette affaire, par ailleurs rapidement utilisée à des fins politiques, notamment en Allemagne. Niant les accusations, Moscou avait de son côté déploré avoir été maintenu à l’écart de l’enquête malgré plusieurs demandes de coopération envoyées notamment à Berlin, et restées lettre morte.
Après être resté plusieurs dizaines de jours dans le coma, Alexeï Navalny, qui accuse Vladimir Poutine d’être responsable de la tentative d’empoisonnement présumée, a repris connaissance début septembre.