Le ministre français des Affaires étrangères vient d’effectuer sa troisième visite officielle depuis 2017 à Rabat. Jean-Yves Le Drian a abordé avec des responsables marocains la crise libyenne, le conflit au Sahara et la sécurité au Sahel. Les deux pays amis tournent ainsi le dos aux prémisses d’une brouille diplomatique. Décryptage.
Entre le Maroc et la France, l’heure est à nouveau, et comme toujours, au rapprochement. Après les récents déplacements officiels dans le royaume chérifien des ministres français du Commerce extérieur puis de l’Intérieur, il y a à peine deux semaines, c’est au tour du chef de la diplomatie de fouler le sol marocain. Le visage masqué et les bras chargés de dossiers, Jean-Yves Le Drian a atterri à Rabat dans la soirée du dimanche 8 novembre. Son déplacement de deux jours intervient dans un contexte de tension entre Paris et le monde musulman autour de la controverse sur les caricatures du prophète de l’islam. Le Maroc était une étape importante dans la tournée d’apaisement effectuée par le haut responsable français dans des pays musulmans.
Le vent de colère antifrançais souffle sur le Maroc: Pour mener à bien cette mission complexe, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères a commencé son circuit par une rencontre le 8 novembre avec le Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi au Caire, avant de prendre l’avion pour Rabat. Car dans la révolte du monde arabe contre les caricatures du Prophète, alimentée par les déclarations du Président français défendant le droit à la caricature au nom de la liberté d’expression, l’Égypte et le Maroc avaient pris toute leur part. Le Président al-Sissi avait dénoncé dans un discours «les insultes au Prophète» alors que le ministère marocain des Affaires étrangères avait condamné «vigoureusement la poursuite de la publication des caricatures outrageuses à l’islam et au Prophète».
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