Vaccin chinois anti-Covid-19 au Maroc: une dose d’espoir et beaucoup de questions

Le roi Mohammed VI a donné son feu vert pour que soit lancée dans son royaume une opération massive de vaccination anti-Covid-19. Les lignes directrices de cette opération «d’envergure inédite» viennent d’être révélées, mais plusieurs questions restent encore sans réponse. Décryptage.

Alors que les Marocains s’attendaient à l’annonce officielle d’un reconfinement total au regard de l’augmentation des cas de contamination au Covid-19, un communiqué du cabinet royal est venu, dans la soirée du 9 novembre, changer la donne. Le lancement d’une opération de vaccination massive contre le nouveau coronavirus «dans les prochaines semaines» y est annoncé, au vu de «la phase aiguë de la pandémie». Au mercredi 11 novembre à 18h (heure marocaine, GMT+1), le Maroc totalisait 270.626 cas positifs, 4.506 morts et près de 970 patients dans un état critique. L’annonce royale a pris tout le monde de court.

Le communiqué surprise ne donne pas de date précise pour le début de cette opération inédite et ne désigne pas non plus nommément le vaccin qui sera utilisé. Il est simplement question du «vaccin dont la sécurité, l’efficacité et l’immunogénicité» ont été prouvées à travers «les résultats des études cliniques déjà achevées ou toujours en cours». Comme au Maroc, seul le vaccin du laboratoire pharmaceutique chinois CNBG (China National Biotec Group Company Limited) du groupe Sinopharm (China National Pharmaceutical Group Corporation) est en cours de test, on peut donc en conclure qu’il s’agit de celui-ci. D’ailleurs, il est toujours en phase III d’essai clinique sur 600 volontaires dans le pays. S’exprimant dans une émission de débat sur la radio privée marocaine Luxe Radio le jour même de l’annonce royale, Bouchra Meddah, directrice des médicaments au sein du ministère marocain de la Santé, a loué l’efficacité du vaccin chinois qui, selon elle, n’a présenté jusque-là «aucun effet indésirable».

Ces mêmes propos avaient été tenus par le ministre de la Santé lui-même. Khalid Ait Taleb s’était expliqué sur le sujet devant les parlementaires le 26 octobre dernier. Déjà à cette date, le responsable marocain avait assuré que le pays était fin prêt pour une vaccination de masse de ses citoyens. 17 jours avant cette déclaration, il avait tenu une réunion avec les directeurs régionaux de la santé «pour la préparation de la campagne nationale de vaccination contre le Covid-19». Les Marocains ne savaient pas à ce moment-là de quelle vaccination il s’agissait ni à qui elle serait destinée.

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