Pour la première fois depuis l’effondrement de l’URSS, la Russie établit une base navale à côté des routes d’approvisionnement maritime vitales
Le 11 novembre, le gouvernement russe a confirmé son intention de créer une base logistique navale au Soudan. L’initiateur était le ministère de la Défense. Le projet a été approuvé par le Ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie, la Cour suprême, le Bureau du procureur général et le Comité d’enquête de Russie et a été préalablement convenu avec la partie soudanaise.
L’installation d’approvisionnement en matériel et technique de la marine russe au Soudan « répond aux objectifs de maintien de la paix et de la stabilité dans la région, est défensive et n’est pas dirigée contre d’autres pays ».
La base peut être utilisée pour les travaux de réparation et le réapprovisionnement des fournitures, ainsi que pour le reste des membres d’équipage des navires de la marine russe. On suppose que la base couvrira la zone côtière, la zone d’eau et la zone d’amarrage. La partie soudanaise aura le droit d’utiliser la zone d’amarrage comme convenu avec la partie russe.
Il est indiqué que pas plus de quatre navires de guerre, y compris des «navires dotés d’un système de propulsion nucléaire», peuvent être situés sur la base d’approvisionnement navale.
Pour assurer la défense aérienne de la région de Port-Soudan, où sera située l’installation navale russe, la Russie fournira des armes et du matériel militaire au Soudan.
La création de la base s’inscrit dans le cadre de la coopération militaro-technique et sécuritaire entre la Russie et le Soudan, qui s’est considérablement élargie depuis 2017.
Il convient de noter que la base russe de Tartous, en Syrie, était également qualifiée de «complexe logistique» avant d’être convertie en base navale à part entière.
La mise en œuvre du projet contribuera à la croissance de l’influence russe en Afrique. Les forces navales russes pourront également accroître leur présence en mer Rouge et dans la zone située entre les golfes d’Aden et d’Oman.
Ces zones forment l’épine dorsale des routes actuelles d’approvisionnement en énergie offshore. La nouvelle base permettra aux navires russes de réapprovisionner plus efficacement leur groupe naval dans la région et augmentera la taille de leurs forces. Aujourd’hui, au moins un groupe naval russe opère régulièrement dans le cadre d’une mission anti-piraterie dans la région de la Somalie et dans l’océan Indien.
La nouvelle base servira de tremplin pour la Russie en cas d’affrontement avec les forces navales des pays membres de l’OTAN, qui utilisent activement leur infrastructure militaire à Djibouti.
Une augmentation de la présence russe en mer Rouge pourrait également affecter le conflit saoudo-houthiste. Si la partie russe décide de soutenir indirectement la coalition Irano-Houthi, la situation du Royaume saoudien deviendra encore plus difficile. Ses opérations de blocage et de pression sur le port d’Al Hudaydah contrôlé par les Houthis deviendront beaucoup moins efficaces.
On s’attend à ce que les États-Unis (quelle que soit l’administration de la Maison Blanche) essaient à tout prix d’empêcher la Russie de progresser dans la région. On pense que la nouvelle base revitalise la politique étrangère de la Russie.
Du point de vue de la protection des intérêts nationaux de la Russie dans les océans du monde, cette étape est encore plus importante que la création de bases aériennes et navales permanentes en Syrie.
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