Trois anciens députés hongkongais de l’opposition pro-démocratie ont été arrêtés mercredi 18 novembre pour leur rôle dans des heurts qui avaient eu lieu il y a plusieurs mois au Conseil législatif (LegCo), le Parlement local, qui examinait un test visant à pénaliser toute insulte à l’égard de l’hymne chinois.
Ted Hui, Ray Chan et Eddie Chu ont fait état sur les réseaux sociaux de leur interpellation. La police a confirmé leur arrestation pour «outrage» et pour avoir «administré une substance nocive dans le but de blesser, nuire ou énerver». Ce chef d’accusation renvoie au fait que le trio avait jeté en juin sur la moquette verte de la chambre une plante pourrie et un mélange fétide d’engrais liquide dont la très forte odeur avait entraîné la suspension de la séance.
Le Parlement de la région semi-autonome devait voter un texte controversé prévoyant trois ans de prison pour quiconque commettrait un outrage contre «La marche des volontaires», l’hymne national chinois. Le projet de loi avait été adopté peu après dans une autre salle du LegCo.
Seule la moitié des membres du LegCo sont élus au suffrage universel, les autres étant désignés selon un système alambiqué qui garantit presque à coup sûr la majorité au bloc favorable à Pékin. Le Parlement hongkongais est connu pour ses échanges animés qui virent parfois à la confrontation physique entre les camps rivaux.
La semaine dernière, il est un peu plus devenu une chambre d’enregistrement des décisions de l’exécutif local – qui est aligné sur Pékin – quand celui-ci a évincé quatre élus d’opposition, ce qui a entraîné la démission en masse de tous les autres députés pro-démocratie. La question de la représentativité et du système électoral est au cœur des mouvements populaires de ces dernières années dans la région théoriquement semi-autonome.
Après l’immense mobilisation de 2019, Pékin a engagé une reprise en main musclée de son turbulent territoire. Sept membres de l’opposition avaient été arrêtés le 1er novembre pour leur implication dans d’autres heurts survenus en mai au Conseil législatif (LegCo). MM. Chan et Chu faisaient partie de ce groupe.
Pékin a averti que toute protestation au sein du Parlement pourrait faire l’objet de poursuites au nom de la drastique loi sur la sécurité nationale imposée en juin à Hong Kong. Cet été, l’exécutif a annoncé le report d’un an des législatives prévues en septembre, en citant la menace du coronavirus. Un prétexte, selon l’opposition qui comptait capitaliser lors de ce scrutin sur sa popularité acquise lors des manifestations de 2019.
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