L’administration US a donné son feu vert à la reprise des vols commerciaux du 737 MAX.

L’appareil vedette de Boeing est cloué au sol depuis vingt mois après deux catastrophes qui avaient mis en lumière la proximité entre l’avionneur et le régulateur, ainsi qu’un laxisme généralisé des procédures d’homologation des appareils. Piqure de rappel.

Le 737 MAX devrait bientôt retrouver le ciel, aux États-Unis du moins. Le patron de l’administration américaine de l’aviation (FAA), Steve Dickson, a annoncé le 18 novembre dans une vidéo avoir signé un décret «mettant fin» à celui du 13 mars 2019, celui-là même qui clouait au sol le best-seller de Boeing depuis vingt mois.

Un arrêt des vols historique, qui faisait suite à deux catastrophes aériennes, le crash du vol 610 de la Lion Air le 29 octobre 2018 et celui du vol 302 d’Ethiopian Airlines le 10 mars 2019. Deux tragédies qui avaient coûté la vie à 346 personnes. Et de surcroît deux accidents présentant des «similitudes claires», d’après les enquêteurs éthiopiens et leurs collègues français du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), où les boîtes noires furent analysées.

«Les modifications de conception qui sont mises en place éliminent complètement la possibilité d’une cause similaire aux deux accidents», a assuré pour sa part le chef de la FAA, qui avait pris la tête de l’agence il y a un peu plus d’un an, en plein cœur du scandale. «Cet avion est l’avion le plus scruté de l’histoire de l’aviation», selon cet ancien pilote de ligne, responsable de la sécurité et des performances opérationnelles de Delta Airlines, qui avait personnellement pris les commandes de l’appareil fin septembre. «Je me suis engagé à piloter le 737 MAX et j’ai promis de ne pas le laisser redécoller tant que je n’aurais pas assez confiance en lui pour laisser ma propre famille voyager sur cet avion», a-t-il déclaré en relation avec cet épisode.

    «Pas un jour ne passe sans que moi et mes collègues ne pensions aux victimes des vols de la Lion Air et d’Ethiopian Airlines, ainsi qu’à leurs familles», ajoutait Steve Dickson.

Il faut dire que les familles des victimes de ces deux crashs ne décolèrent pas et sont loin d’être convaincues par les démarches de l’autorité de sûreté états-unienne dans cette affaire.

«Les modifications proposées par la FAA n’inspirent pas confiance dans la sécurité du 737 MAX révisé», ont-elles écrit dans une lettre adressée fin octobre au ministère américain des Transports. «Nous pensons que la FAA est plus soucieuse de sauver l’investissement de Boeing dans le 737 MAX que de garantir la sécurité de l’avion», assènent-elles encore dans ce courrier cosigné par 2.300 personnes.

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