Doha a décidé d’ester en justice à New York la plus importante banque émiratie, la First Abu Dhabi Bank, pour l’obliger à payer une amende de 55 millions de dollars, indique une note de l’Autorité de régulation du Centre financier du Qatar publiée sur son site. Cette action est sans précédent depuis le début de la crise du Golfe.
Première depuis le début de l’embargo contre Doha en juin 2017, l’Autorité de régulation du Centre financier du Qatar annonce dans un communiqué publié sur son site officiel sa décision de poursuivre la plus importante banque émiratie, la First Abu Dhabi Bank, devant la Cour suprême de New York. Le but est de l’obliger à payer une dette judiciaire, suite à un jugement qui l’a condamnée à verser 55 millions de dollars d’amende à l’État du Qatar à cause de pratiques douteuses.
«La First Abu Dhabi Bank n’a pas payé sa dette envers le Qatar, malgré la décision finale du tribunal civil et commercial du Centre financier [du Qatar, ndlr]», indique la note, soulignant que cette situation «oblige l’Autorité de régulation à prendre des mesures pour faire appliquer la décision du tribunal dans le cadre des procédures internationales d’exécution des décisions judiciaires financières»
Par son action judiciaire auprès de la Cour suprême de New York, «l’Autorité de régulation du Centre financier du Qatar cherche à récupérer le montant de ladite dette due sur les actifs détenus par la banque émiratie dans cette ville américaine».
Atteinte à la monnaie qatarie
Selon le même communiqué, la First Abu Dhabi Bank a été autorisée en 2018 par l’Autorité de régulation du Centre financier de s’installer au Qatar, sous condition de respect de la charte de déontologie que la banque a signé.
Or, «la First Abu Dhabi Bank est accusée depuis mars 2018 d’avoir enfreint la réglementation du marché en portant atteinte à la monnaie qatarie, aux bons du Trésor public et aux instruments financiers en liens avec ces derniers», informe l’Autorité de régulation, soulignant que la banque mise en cause «a même refusé de fournir les documents et les informations requis relatifs à ces accusations aux enquêteurs».
La banque émiratie est également accusée d’avoir entravé l’enquête concernant les accusations la visant et de s’être comportée d’une façon «en deçà du niveau d’intégrité requis des entreprises opérant au sein du Centre financier du Qatar».
Enfin, l’Autorité de régulation reproche également à la banque émiratie d’avoir pris une décision unilatérale de se retirer du Qatar et de fermer sa succursale dans le pays sans accord avec elle.
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