L’Indonésie pourrait se porter acquéreur de 36 à 48 Rafale. Un nouveau succès potentiel à l’export pour l’avion de Dassault, qui relance toutefois la question de la capacité de production de l’appareil et en filigrane celle des choix gouvernementaux visant à préserver les capacités opérationnelles de l’armée française. Analyse.
Encore une bonne nouvelle en perspective pour Dassault Aviation. Après la Grèce, la Croatie et peut-être la Suisse, c’est à présent au tour de l’Indonésie de réitérer son «vif intérêt» pour le programme Rafale.
Le 3 décembre, citant plusieurs sources concordantes, La Tribune révélait ainsi les intentions de Djakarta de signer pour 48 avions multirôles. Interrogée quelques heures plus tard par BFM Business sur cette perspective de commande, Florence Parly, ministre des Armées, se veut prudente, mais confirme que «les prospects sont extrêmement nombreux» et que 36 appareils pourraient être vendus à ce partenaire d’Asie du Sud-est.
Comment expliquer un tel décollage du Rafale? Jusqu’au premier contrat à l’étranger, signé avec le Qatar en mai 2015, l’inquiétude était de mise quant aux perspectives d’exportation de ce bijou technologique tricolore. Plus d’une décennie s’est écoulée depuis sa mise en service en 2002. Heureusement, le Qatar, l’Égypte puis l’Inde sont maintenant clients de l’avion-phare de Dassault, avec respectivement 36, 24 et 36 appareils commandés.
Pour Jean-Vincent Brisset, général (2 s) de brigade aérienne et chercheur associé à l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques), qui souligne la volonté de Djakarta de diversifier ses approvisionnements, la réponse tiendrait paradoxalement au succès du tout nouveau chasseur F-35 américain.
«Le Rafale se trouve dans un créneau qui devient évident pour un certain nombre de pays, même s’il est plus cher que le F-35, même s’il n’a pas les mêmes capacités dans un certain nombre de domaines, même s’il n’est pas aussi moderne. C’est finalement un avion éprouvé, qui soit le seul disponible à être vraiment multirôles à l’heure actuelle», développe le général de deuxième section au micro de Sputnik.
Un désir d’acquisition d’un appareil «combat proven» sur lequel misait Michel Cabirol, spécialiste des questions de Défense à La Tribune, il y a tout juste six ans. Celui-ci se montrait alors confiant quant à la possible acquisition de Rafale, notamment par l’Indonésie.
Reste à savoir quelles pourraient être les modalités de ce contrat. Du côté de l’hôtel de Brienne, Florence Parly promet qu’une telle commande assurerait «l’équivalent de 7.000 emplois dans 500 entreprises pendant 18 mois» dans l’Hexagone.
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