Sans une «refonte totale» du système français de protection sociale, lourdement touché par la crise liée au Covid-19, celui-ci «risque de disparaître», prévient l’économiste et professeur à l’ESCP Frédéric Bizard, interrogé par Capital.
Évoquant l’explosion du déficit de la Sécu dans un contexte de crise sanitaire et économique exceptionnelle, l’économiste et professeur à l’ESCP Frédéric Bizard craint la disparition du système de protection sociale en France. Dans une interview parue dans Capital ce mercredi 9 décembre, il affirme que la hausse de la croissance ne suffira pas à résoudre ce problème et plaide pour une réforme structurelle du système.
«Si nous ne nous engageons pas dans une telle réforme, notre système de protection sociale risque de disparaître», explique-t-il au magazine.
Et de poursuivre: «Nous basculerons soit dans un système britannique, où il existe seulement un filet de sécurité pour les plus pauvres, soit dans un système américain, où tout est laissé aux mains du privé».
Selon lui, une simple reprise de la croissance ne permettra pas de régler le problème du déficit qui s’élève aujourd’hui à 44,4 milliards d’euros, le gouvernement s’étant déjà engagé à de nouvelles «dépenses structurelles» en 2020. Il s’agit d’abord de «la revalorisation du salaire des soignants» qui coûtera huit milliards d’euros en année pleine, ou de l’allongement du congé paternité.
L’inévitable explosion du déficit
Bizard affirme par ailleurs qu’en raison de l’épidémie, l’actuelle explosion du déficit était «inévitable». Ce n’est pas tant l’augmentation des dépenses de l’assurance-maladie qui en est responsable, mais surtout «la chute drastique des recettes», provoquée par la crise économique, explique-t-il.
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