Espionnage industriel chinois: ambiance de «guerre froide» ou réalité de «la domination»?

1,95 million d’identités de membres du Parti communiste chinois ont fuité. Parmi eux, nombreux sont ceux qui travaillent au sein de firmes et d’organisations occidentales. Peut-on parler d’espionnage institutionnalisé? Décryptage avec Jean-Paul Tchang, spécialiste de la Chine et l’ex-député Bernard Carayon.

La Chine est «la plus grande menace pour la démocratie et la liberté dans le monde» ,affirmait le 3 décembre John Ratcliffe, chef du renseignement américain, dans une tribune publiée par le Wall Street Journal. Les révélations sur l’infiltration massive d’adhérents du Parti communiste chinois dans de nombreuses entreprises et institutions occidentales et particulièrement britanniques confirmeraient-elles cette allégation? Un consortium de journaux réunissant le Daily Mail, De Standaard, The Australian et un éditeur suédois a révélé le 12 décembre une gigantesque fuite de 1,95 million de noms d’adhérents du Parti communiste, prélevée dans un serveur informatique de Shanghai en 2016 par un opposant chinois.

Cette liste a été transmise à l’Alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC), un groupe politique de travail axé sur Pékin, pour être finalement publiée. Un nombre important d’adhérents du PCC qui y apparaissent s’avère travailler au sein d’universités et de consulats occidentaux, mais également dans des secteurs stratégiques tels que la Défense, les banques ou encore l’industrie pharmaceutique. Astra Zeneca et Pfizer, deux firmes impliquées dans l’élaboration du vaccin contre le Covid-19 sont concernées. Le Daily Mail évoque le chiffre de 600 membres du PCC qui travailleraient dans dix-neuf filiales des géants bancaires britanniques HSBC et Standard Chartered. Enfin, les industriels Airbus, Boeing, Thales, Rolls-Royce sont également touchés.

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