Actif dans les quatre pays du lac Tchad, Boko Haram a enregistré son plus grand nombre d’offensives au Cameroun durant l’année 2020, selon un organisme du Département de la défense américain. Une flambée d’autant plus inquiétante que sur le territoire, le conflit séparatiste capte toute l’attention.
Le mouvement djihadiste Boko Haram continue de semer la désolation dans le bassin du lac Tchad. Ces derniers mois, de nombreuses attaques ont encore été recensées dans les pays de la région, notamment au Cameroun où l’on observe une recrudescence des exactions des terroristes. D’ailleurs, d’après une note d’analyse du Centre d’études stratégiques de l’Afrique (CESA), organisme du département de la Défense des États-Unis pour l’étude des problèmes de sécurité se rapportant à l’Afrique, le Cameroun vient de connaître «la plus forte poussée de violence de Boko Haram dans le bassin du lac Tchad, notamment sous la forme d’attaques contre les civils».
Rien que ce mois-ci, trois offensives ont été comptabilisées. Le 3 décembre, le chef du village Wembeley, dans la région de l’Extrême-Nord, a été égorgé par des combattants de la secte islamiste. La veille, trois civils avaient également été tués dans la localité de Talla Massali. Trois autres personnes ont été blessées le même jour dans le quartier d’Assighassia, bourgade frontalière du Nigeria et déjà cible de multiples attaques par le passé.
La note du CESA, rendue publique le 15 décembre, se rapporte à la période de septembre 2019 à septembre 2020. Elle recense quelque 400 attaques au Cameroun, cela représente un bond de près de 90% par rapport à l’année précédente, dépassant largement le taux de recrudescence des offensives enregistrées au Nigeria. Ce pays, épicentre de l’insurrection, a comptabilisé une progression des attentats de 52% sur la même période, bien qu’il demeure, sur le plan numéraire, en première position avec près de 600 attaques.
L’action des terroristes de Boko Haram au Cameroun est avant tout contre les civils. Au cours de la durée précitée, 234 offensives à leur encontre ont été comptabilisées, soit plus que celles enregistrées «au Nigeria (100), au Niger (92) et au Tchad (12) réunis», précise la note d’analyse.
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