Alors que certaines études scientifiques concluent à la fiabilité des chiens renifleurs dans la détection d’individus atteints du Covid-19, des pays tels que la Belgique et la Finlande ont ou vont prochainement déployer ces brigades canines.
Les chiens renifleurs commencent à être utilisés à travers le monde dans la lutte contre la propagation du Covid-19, grâce à leur odorat qui serait capable de détecter le virus à travers la transpiration des personnes contaminées. Une méthode qui ne semble pas intéresser les autorités françaises pour l’instant.
En Finlande, une équipe canine de l’aéroport d’Helsinki-Vantaa teste les passager volontaires depuis septembre. Cette expérimentation devrait durer quatre mois, avant un possible déploiement à plus grande échelle. Dans une déclaration relayée par Franceinfo, la professeur auxiliaire à l’Université d’Helsinki Anna Hielm-Bojorkman explique : «Ce que nous avons vu dans nos recherches, c’est que les chiens peuvent détecter la Covid-19 environ cinq jours avant que la personne testée ne présente des symptômes cliniques.» Les chiens seraient par ailleurs capables de repérer les humains atteints du Covid-19 en moins de dix secondes, avec un taux de précision proche de 100%.
En Belgique, des chiens habituellement employés à la détection d’explosifs sont formés par la Police fédérale à la détection du covid-19. Selon La Meuse, ceux-ci devraient être opérationnels en janvier, à l’issu d’une procédure de six semaines.
Une méthode qui ne semble pas intéresser la France
Le Professeur Eric Troncy, professeur à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal explique le processus de détection dans TVA Nouvelles : «On passe une compresse sur la joue ou sous les aisselles d’une personne pour récolter sa sueur. Chaque maladie – dont le COVID-19 – a une signature olfactive qui se retrouve dans la sueur et le chien est en mesure de la détecter». «On n’a pas été surpris de voir que les taux de succès sont supérieurs à 90%. Certains chiens sont même à 100% de réussite. Ça évite les faux négatifs, comme c’est le cas avec les [tests rapides]», précise-t-il. Selon le média canadien, un seul chien peut faire entre 400 à 600 tests de dépistage par jour.
En France, le Professeur Dominique Grandjean, de l’Ecole nationale vétérinaire de Maisons-Alfort, a eu l’idée de former les chiens à la détection du Covid-19 dès le mois de mars 2020 et est à l’origine du projet Nosaïs, comme le rappelle France 3.
Il a également signé, avec 40 autres personnes, une étude parue le 10 décembre dans la revue Plos One qui affirme que «le taux de réussite par chien (c’est-à-dire le nombre d’indications correctes divisé par le nombre d’essais) variait de 76% à 100%». Une prouesse rendue possible, selon lui, par «l’excrétion potentielle de catabolites spécifiques dans la sueur, induite par des actions cellulaires du SARS-CoV-2». Des «composés organiques volatils que les chiens sont capables de détecter à température ambiante dans l’haleine, l’urine, la sueur ou encore la salive», comme le précise Science et Avenir.
Alors que 15 pays (dont la Belgique, l’Australie ou le Brésil) travaillent en étroite collaboration avec l’équipe du professeur Grandjean qui a reçu un soutien financier de l’OMS, son projet ne bénéficie en revanche d’aucun soutien ni d’aide financière du ministère de la Santé, selon France 3. En négligeant le meilleur ami de l’Homme, la France se priverait-elle d’un moyen rapide, fiable et non invasif de lutter contre le Covid-19 ?
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