Nigeria : Boko Haram tue 11 personnes et brûle une église dans un village majoritairement chrétien

Le groupe terroriste Boko Haram a attaqué un village majoritairement chrétien du nord-est du Nigeria, tuant au moins 11 personnes. Il a incendié un hôpital, des maisons et une église, et enlevé un prêtre, selon des sources locales citées par l’AFP.

Le 24 décembre 2020, les djihadistes de Boko Haram ont attaqué un village majoritairement chrétien du nord-est du Nigeria, où ils ont tué au moins 11 personnes, brûlé une église et enlevé un prêtre, selon des sources locales relayées par l’AFP.

Les djihadistes, montés sur des motos ou dans des camions, ont pris d’assaut le village de Pemi, tirant «sans distinction» et mettant le feu à des bâtiments, selon un chef de milices locales, Abwaku Kabu. «Les terroristes ont tué sept personnes, incendié 10 maisons et pillé des dépôts de nourriture qui devait être distribuée afin de célébrer Noël», avait-il déclaré plus tôt.

«Quatre corps de plus ont été trouvés dans les fourrés alentours par des volontaires», a complété un dirigeant communautaire, Ayuba Alamson. «Le bilan est désormais de 11 personnes tuées», a-t-il conclu. Le bilan pourrait être encore plus lourd, car des habitants ont fui dans la brousse pendant l’attaque et certains n’ont pas été revus depuis. Selon Abwaku Kabu, les assaillants venaient de la proche forêt de Sambisa, refuge des djihadistes. Ils ont volé des médicaments dans un hôpital avant d’y mettre le feu, comme ils ont fait dans une église dont ils ont kidnappé le prêtre.

Une situation sécuritaire de plus en plus dégradée

Des hommes armés ont également attaqué le même jour une autre communauté chrétienne à Garkida, dans l’Etat voisin d’Adamawa, pillant des dépôts de nourriture et de médicaments et incendiant des maisons sans faire de victimes, selon des sources locales. Les djihadistes de Boko Haram ont récemment intensifié leurs attaques dans le nord-est du Nigeria. Trois personnes ont été tuées et deux grièvement blessées le 18 décembre dans un attentat-suicide perpétré par une adolescente dans la ville de Konduga, à 38 kilomètres de la capitale régionale Maiduguri, dans l’Etat du Borno.

Dans de nombreuses régions du Nigeria, les communautés ont dû former des milices armées d’autodéfense qui travaillent aux côtés de l’armée.

Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, âgé de 78 ans, a réaffirmé le 24 décembre dans un communiqué «l’engagement des autorités à ne pas céder et à combattre les rebelles de Boko Haram et les autres formes de criminalité».

Le village de Pemi, dans l’Etat du Borno, se trouve à 20 kilomètres de Chibok, où Boko Haram avait enlevé plus de 200 écolières il y a six ans. Le groupe terroriste a récemment kidnappé plus de 300 lycéens dans le nord du Nigéria, dans la nuit du 11 au 12 décembre. Une grande majorité d’entre eux ont été libérés quelques jours plus tard, le 17 décembre.

Boko Haram et sa branche dissidente, le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), ont fait plus de 36 000 morts en 10 ans de conflit, et deux millions de personnes ne peuvent toujours pas regagner leurs foyers.

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