Le Premier ministre hongrois a critiqué l’acquisition de vaccins par l’Union européenne, qu’il juge trop lente. Il a dit surveiller le développement du vaccin russe, même si son pays a peu de chances d’y recourir en raison du manque de stock.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a annoncé ce 3 janvier avoir dépêché des experts pour surveiller le développement de vaccins en Russie et en Chine, et avoir reçu des échantillons du vaccin russe Spoutnik V. Le chef du gouvernement hongrois a en effet fait savoir dans un entretien accordé à la radio publique hongroise qu’il n’était «pas satisfait du rythme» d’acquisition des vaccins par l’Union européenne.
«Il y avait des fabricants dont les produits étaient disponibles plus tôt au Canada, au Royaume-Uni et en Israël que par exemple dans l’UE», a-t-il regretté. «Mais c’est le travail de Bruxelles, ils s’en occupent», a-t-il ajouté. «Nous nous occupons du réseau de contact dans l’est, car Bruxelles ne le fait pas», a-t-il affirmé.
Souvent en désaccord avec Bruxelles, le gouvernement hongrois s’est une nouvelle fois distingué en débutant la campagne de vaccination un jour plus tôt que prévu dans l’ensemble de l’Union européenne. Après avoir reçu sa première livraison du vaccin contre le coronavirus Pfizer-BioNTech le 26 décembre, il avait immédiatement commencé à administrer le vaccin.
Le chef du gouvernement hongrois a toutefois laissé entendre que son pays n’aurait probablement pas recours au vaccin russe Spoutnik V. «Nous savons que le vaccin russe est bon, mais il n’y en a pas assez et il n’y en aura probablement pas assez à l’avenir au vu des capacités de production limitées», a-t-il expliqué. Comparé à Spoutnik V, «le [vaccin] chinois est plus prometteur, il semble qu’il sera disponible plus tôt et en plus grande quantité», a dit le Premier ministre.
«Idéalement, vous serez à même de choisir si vous voulez vous faire vacciner avec un vaccin occidental ou un vaccin chinois», a-t-il encore ajouté.
En novembre, la Hongrie a été le premier pays européen à recevoir des échantillons de test du vaccin russe. La Commission européenne avait alors lancé une mise en garde à Budapest, rappelant qu’«un vaccin ne pourrait obtenir une autorisation de commercialisation qu’après une étude approfondie» par le régulateur, l’Agence européenne des médicaments (EMA).
La Russie a de son côté dénoncé fin décembre des offensives de concurrence déloyale massives contre les vaccins anti-Covid produits dans le pays. Malgré ce contexte hostile, le porte-parole du Kremlin estime que le premier vaccin russe Spoutnik V est devenu «l’un des vaccins les plus demandés au monde», rendant peu valides les les attaques contre lui.
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