Le groupe Michelin compte supprimer sur trois ans jusqu’à 2 300 postes en France, sans départs contraints, dans le cadre d’un «plan de compétitivité». La décision est prise en pleine crise sanitaire et exaspère une partie de la gauche sur Twitter.
C’est une annonce qui risque de susciter de la colère et de l’incompréhension chez les salariés de l’entreprise Michelin, alors que le groupe se porte pourtant bien et prévoit même des résultats positifs pour 2020 malgré la crise sanitaire. Le groupe Michelin va en effet supprimer sur trois ans jusqu’à 2 300 postes en France, sans départs contraints, dans le cadre d’un «plan de compétitivité» présenté le 6 janvier.
Quelques mois après l’annonce de la fermeture de l’usine Bridgestone de Béthune, et malgré de bons résultats, le pneumaticien français a annoncé une nouvelle coupe dans ses effectifs qui touchera tous ses sites en France. Florent Menegaux, le président de Michelin s’engage toutefois à «créer autant d’emplois qu’il en supprime» dans de nouvelles activités et sur les bassins d’emplois locaux, sans en préciser le calendrier, dans un entretien à l’Agence France Presse.
«L’accompagnement dans la reconversion des salariés est un de nos engagements forts», a-t-il notamment assuré.
«Pas de fermeture d’usine, aucun départ contraint», précise le président de Michelin
Le dirigeant a précisé qu’il n’y aurait «pas de fermeture d’usine, aucun départ contraint. Nous anticipons environ 60% de mesures de pré-retraites et 40% de départs volontaires, dans le cadre de ruptures conventionnelles collectives (RCC)».
Il a ajouté aussi que «ce plan fera l’objet d’une concertation très large, site par site, fonction par fonction, dans un dialogue avec les organisations syndicales» De Clermont-Ferrand à Epinal en passant par Vannes et Troyes, cette nouvelle réorganisation concerne «tous les sites français du groupe», a précisé Florent Menegaux.
En parallèle de ces suppressions de postes, Michelin compte accroître son activité dans divers domaines industriels d’avenir. Le groupe avait déjà effectué en 1999 une coupe historique de 7 500 postes.
Plus récemment, soumis à la concurrence des pneus à prix cassés, il a supprimé près de 1 500 postes, notamment à son siège historique de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et aux Etats-Unis. Il a également fermé les sites de La Roche-sur-Yon (Vendée) et Bamberg en Allemagne.
Le nombre de départs site par site sera précisé dans les prochains mois : la direction du groupe souhaite ouvrir «rapidement» des négociations avec les organisations syndicales autour d’un «accord-cadre d’une durée de 3 ans».
Rejoignez News-Front sur Facebook, Vkontakte, et Telegram pour découvrir le meilleur de nos informations