«Je ne me sens pas coupable. Dans ce livre, je ne faisais pas l’apologie de ces pratiques, je les dénonçais». Didier Bille, l’auteur de «DRH, la machine à broyer» qui a conduit à la naissance du mouvement #BalancetonDRH sur les réseaux sociaux en 2018, a commenté pour Le Parisien les meurtres dans la Drôme et en Ardèche de deux femmes.
Après qu’une conseillère Pôle Emploi à Valence puis la DRH d’une entreprise ardéchoise ont été tuées par un individu, les enquêteurs tentent de comprendre s’il existe un lien avec d’autres faits survenus plus tôt cette semaine dans l’est de la France. Notamment, l’assassinat d’une cadre de ressources humaines au sein de Wolfgantzen et l’agression de son ancien collègue, un homme d’une cinquantaine d’années.
Les deux avaient été chargés de mener une opération de restructuration du groupe Emerson en 2006 dans la banlieue de Chartres (Eure-et-Loir). Leurs noms ont été accolés au hashtag #BalanceTonDRH et ont circulé sur les réseaux sociaux en 2018. Le mouvement a fait son apparition sur Twitter après la sortie du livre de Didier Bille «DRH, la machine à broyer» qui travaille toujours dans le même secteur.
Ce dernier a été joint par Le Parisien jeudi soir et a dit avoir été «choqué» par les événements qui se sont produits pendant la semaine.
«Le fait que ce soit une agente de Pôle emploi et une cadre des ressources humaines n’accentue ou ne minimise pas le choc que j’ai ressenti. C’est un acte atroce», a-t-il dit.
Didier Bille indique que ce drame a pu être commis par «un homme fragile qu’un rien peut pousser à passer à l’acte». «Si ce n’est pas #BalanceTonDRH aujourd’hui, ce sera #BalanceTonComptable demain», assure-t-il.
Interrogé pour savoir qu’il se sentait coupable que ces faits aient eu lieu après la sortie de son livre, il a répondu par la négative. «Je ne me sens pas coupable. Dans ce livre, je ne faisais pas l’apologie de ces pratiques, je les dénonçais. Je ne me suis pas senti menacé à l’époque et je ne me sens toujours pas menacé.»
Le 28 janvier, un individu âgé de 45 ans a tué par balles une conseillère Pôle Emploi à Valence puis la DRH d’une entreprise ardéchoise où il avait travaillé. Il a été ensuite interpellé et placé en garde à vue. Pour le moment, les motivations du suspect restent indéterminées.
Interrogé jeudi, le procureur de Valence a jugé que tout lien avec l’assassinat de la cadre des ressources humaines au sein de Wolfgantzen et l’agression de son ancien collègue restait «prématuré». «Rien n’est pour l’instant avéré», a-t-il dit. Son homologue de Colmar, Catherine Sorita-Minard, n’a rien confirmé non plus.
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