Après les événements du Capitole à Washington (Etats-Unis) début janvier, le Canada estime que le groupe des Proud boys doit rejoindre la liste noire des entités terroristes sur son territoire avec le Hezbollah, les Taliban, al-Qaïda ou Daesh.
L’organisation des Proud boys et douze autres groupes ont été ajoutés à la liste noire des entités terroristes au Canada, ainsi que l’a annoncé le ministère de la Sécurité publique, le 3 février.
Fondés en 2016 et présents au Canada, aux Etats-Unis et dans d’autres pays, les Proud boys auraient «joué un rôle central dans l’insurrection» du 6 janvier au Capitole de Washington aux Etats-Unis, selon le communiqué du ministère.
Interrogé pour savoir si ce groupe représentait «une menace sérieuse et actuelle à la sécurité du Canada», Bill Blair, ministre de la Sécurité publique, a répondu «oui» et a justifié en conférence de presse : «Il y a de plus en plus de preuves […] de l’escalade de violences dans laquelle ce groupe a été impliqué. […] Nous surveillons les activités de ce groupe avec beaucoup de préoccupation depuis 2018.»
La semaine précédente, la Chambre des communes d’Ottawa avait unanimement approuvé une motion demandant au Premier ministre Justin Trudeau d’interdire l’organisation au titre de son existence comme «entité terroriste».
Il s’agit, selon le ministère de la Sécurité publique, «d’une organisation néofasciste qui se livre à la violence politique» et dont les membres «épousent des idéologies misogynes, islamophobes, antisémites, anti-immigrants et/ou suprémacistes blanches.»
Les Proud boys compteraient plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de membres en Amérique du Nord et seraient présents dans toutes les grandes villes du Canada, a indiqué un responsable gouvernemental à l’AFP, sous couvert d’anonymat.
Cette inscription à la liste noire «contribue à bloquer le flux de ressources financières vers ces groupes terroristes lorsqu’ils utilisent le système bancaire canadien», leurs actifs étant alors «gelés», a expliqué Bill Blair.
Elle «contribue également à contrecarrer les efforts des sympathisants» de ces groupes au Canada, «en criminalisant certaines activités de soutien», comme «le recrutement», a-t-il ajouté.
La liste noire canadienne comprend plus de 70 entités dont al-Qaïda, le Hezbollah, les Taliban ou Daesh.
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