Le CSA, le Comité de suivi de l’accord d’Alger doit se réunir à Kidal ce jeudi 11 février. C’est la première fois, depuis 2015, date de la signature de ce texte qui a mis un terme à la guerre civile, que ce comité se retrouve dans cette ville du nord du Mali. Avec ce CSA, Bamako veut envoyer le signal d’une normalisation.
Le statut de Kidal est un sujet sensible. Fief de l’ex-rébellion, certains estiment qu’aujourd’hui encore la ville est aux mains de la CMA, la Coalition des mouvements de l’Azawad, signataire de l’accord d’Alger. Cette réunion intervient quelques semaines après la visite d’une délégation ministérielle à Kidal.
Et à Kidal on l’assure, tout est prêt pour le CSA. « Cette réunion, marque une grande avancée », s’enthousiasme un membre de la CMA. Pour lui, elle est entre autre l’occasion de clarifier la situation de la ville.
« Les populations sont là, le gouverneur et l’embryon de l’armée reconstituée aussi. Il n’y a aucune mainmise de la CMA, assure-t-il, les autorités et les forces armées maliennes doivent seulement accepter de se conformer à l’accord d’Alger. »
Une analyse que ne partage pas la Plateforme. Pour Fahad Ag Almahmoud, son président, tout cela n’est que poudre aux yeux. « On fait beaucoup de tapage pour une réunion qui durera à peine une heure. Nous n’avons même pas reçu d’ordre du jour », ironise-t-il.
Pour Fahad Ag Almahmoud, ce CSA s’inscrit dans la perspective du sommet du G5 Sahel à Ndjamena, la semaine prochaine. « Bamako veut seulement faire croire à la communauté internationale que la paix progresse au Mali », conclut-il.
Les représentants de la Plateforme seront pourtant bien présents à Kidal cet après-midi. La dernière tentative de tenir un CSA dans cette ville, remonte à septembre 2019 et s’était soldée par un échec.