Des scientifiques russes et cubains pourraient restaurer la station de radioastronomie de La Havane

Fermée depuis une quinzaine d’années, la station de radioastronomie de La Havane pourrait de nouveau être opérationnelle pour des services de météorologie solaire et spatiale dans le cadre, entre autres, d’activités militaires dans l’Arctique.

Après avoir permis d’effectuer des observations régulières depuis 1969, la station de radioastronomie cubaine de La Havane a été fermée en 2006. Toutefois, ainsi que l’a rapporté l’agence de presse russe RIA Novosti le 14 février 2021, les scientifiques russes et cubains pourraient la rendre de nouveau opérationnelle pour des services de météorologie solaire et spatiale dans le cadre, entre autres, d’activités militaires dans l’Arctique.

Une telle reprise d’activité pourrait en effet permettre d’anticiper de futures interférences de communication avec l’observatoire canadien d’astrophysique Dominion Radio, susceptibles de nuire aux clients russes dans l’Arctique, y compris les militaires, «car les données étrangères obtenues pour les prévisions pourraient ne plus être disponibles», estime le scientifique russe Artem Abounine, chef d’un centre russe de prévision météorologique spatiale, cité par RIA Novosti. Ce dernier pointe en effet les carences déjà existantes, en matière de transmission de données, de l’observatoire canadien qu’il juge «suffisant pour la science, mais pas pour les applications pratiques».

«Les communications et la navigation sont soumises à la météo spatiale qui doit être analysée à l’avance, surtout lorsque la géopolitique est très chaude», a encore déclaré le scientifique, soulignant l’essor de certaines activités en Arctique et l’importance des communications pour les mener à bien.

Zone géographique lourde d’enjeux et source de tensions, l’océan Arctique est particulièrement convoité pour les ressources naturelles dont il regorge. Cette partie du globe fait donc l’objet d’une militarisation croissante de la part de plusieurs Etats. Quatre bombardiers B-1 de l’US Air Force et environ 200 membres du personnel de la base aérienne de Dyess, au Texas, vont ainsi être déployés pour la première fois dans les trois prochaines semaines par les Etats-Unis sur la base aérienne d’Orland, en Norvège, pour une mission au cercle polaire arctique et dans l’espace aérien international au large du nord-ouest de la Russie.

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