Des sénateurs américains appellent Biden à revenir sur la décision de Trump sur le Sahara occidental

Dans une lettre adressée à Joe Biden, 27 sénateurs américains indiquent que «le sort du peuple sahraoui est dans l’incertitude depuis que les Nations Unies ont adopté pour la première fois une résolution appelant à un référendum sur l’autodétermination en 1966».

Vingt sept membres du congres américain ont adressé une lettre à Joe Biden lui demandant de «revenir» sur la décision de son prédécesseur, Donald Trump  sur la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara  occidental et de réengager les Etats-Unis dans le soutien de la tenue d’un  référendum sur l’autodétermination au Sahara occidental.

«La décision abrupte du gouvernement précédent, le 11 décembre 2020, de  reconnaître officiellement les revendications illégitimes de souveraineté  du Royaume du Maroc sur le Sahara Occidental manque de visibilité, sapant  des décennies de politique cohérente des Etats-Unis (…)», ont indiqué les  sénateurs américains dans leur lettre envoyée au nouveau locataire de la maison blanche.

«Nous vous demandons respectueusement de revenir sur cette décision malavisée et de réengager les Etats-Unis dans la poursuite d’un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui», ajoutent les 27 sénateurs américains.

Les signataires de la lettre rappellent que, «le sort du peuple sahraoui est dans l’incertitude depuis que les Nations Unies ont adopté pour la première fois une résolution appelant à un référendum sur l’autodétermination en 1966».

«La question des revendications de souveraineté du Maroc sur le Sahara  occidental n’est pas nouvelle», ont-ils soutenus. Ils soulignent, en outre, que «la Cour internationale de Justice a rejeté ces allégations en 1975, déclarant clairement que les documents et informations fournis par le Maroc n’établissaient aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire  du Sahara occidental et le Royaume du Maroc».

«Le Maroc a maintenu sa revendication illégale du Sahara occidental»

Malgré l’arrêt «non ambigu» de la Cour, poursuivent les sénateurs  américains, «le Maroc a maintenu sa revendication illégale du Sahara occidental et, après la décolonisation, a tenté d’annexer le territoire par  la force», assurant que le peuple du Sahara occidental, agissant à travers  son représentant légitime le Front Polisario, «a défendu ses droits et sa  terre».

Par ailleurs, les signataires de la lettre, dont le sénateur américain,  Jim Inhofe rappellent qu’«après plus d’une décennie de violence, les  Nations Unies sont finalement intervenues en 1991 et les deux parties ont  convenu d’un cessez-le-feu et d’une voie à suivre».

Ils rappellent, entre autres, que «dans le cadre du soi-disant plan de  règlement, le Maroc et le Sahara occidental ont accepté de tenir un référendum et ont établi la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental – une mission qui a été prolongée à plusieurs reprises et se poursuit jusqu’à aujourd’hui».

Il citent également, «les efforts diplomatiques ultérieurs, y compris ceux  menés par l’ancien secrétaire d’Etat James Baker, (qui) ont mené à de multiples plans avec le Maroc et le Sahara Occidental», y compris, notamment, le soi-disant «Accord de Houston», qui a réengagé le Maroc et le Sahara Occidental en 1997, à un référendum sur l’autodétermination».

«Le Maroc, reconnaissant qu’il perdrait probablement un vote, s’est retiré des négociations l’année suivante en déclarant qu’il n’accepterait jamais un référendum qui inclurait l’indépendance comme résultat potentiel, malgré des années de promesses», regrettent les sénateurs américains, notant que, «la décision de l’administration précédente de reconnaître leurs revendications n’a servi qu’à récompenser des décennies de mauvais comportement de la part du gouvernement marocain».

«Les Etats-Unis doivent au peuple sahraoui d’honorer notre engagement, d’aider à faire en sorte que le Maroc respecte ses engagements et de mener à bien ce référendum. Le peuple sahraoui mérite le droit de choisir librement son propre destin», ont conclu les signataires de la lettre.

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