Après les cyberattaques qui ont ramené deux hôpitaux au « tout papier » en France ces derniers jours, Emmanuel Macron a confirmé ce jeudi un plan d’un milliard d’euros pour renforcer la cybersécurité des systèmes sensibles.
Pendant une heure ce jeudi matin, Emmanuel Macron a écouté médecins et cadres des hôpitaux de Dax et de Villefranche-sur-Saône lui raconter comment des pirates informatiques ont entièrement paralysé leur établissement les 8 et le 15 février derniers.
Dossiers des patients, téléphonie, appareils chirurgicaux, gestion des médicaments, rendez-vous, affectation des lits et des médecins, tout a été bloqué. Post-it, tableaux de services faits à la main et cahiers de rendez-vous ont tant bien que mal pris le relais, mais des opérations ont été déprogrammées et des patients envoyés dans d’autres hôpitaux.
Des équipes de l’Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) sur place s’efforcent depuis de reconstruire des réseaux informatiques sains et de récupérer les données, dont une partie était à l’abri dans des sauvegardes. Il faudra probablement des semaines pour retrouver un fonctionnement normal. Les hôpitaux, comme toutes les administrations, ont « pour consigne stricte de jamais payer » de rançons, avait rappelé l’Élysée mercredi, alors que ces attaques ont quadruplé en 2020, dont 11% visaient des hôpitaux.
Renforcer la filière cybersécurité
L’exécutif a prévu d’affecter un milliard d’euros, dont 720 millions de fonds publics, pour renforcer la filière de la cybersécurité, tripler son chiffre d’affaires à 25 milliards d’euros en 2025 et doubler ses effectifs. « Beaucoup d’acteurs sont attaqués chaque jour et font l’objet de demandes de rançon, sans le dire », a souligné Emmanuel Macron. « Ce que vous avez subi montre à la fois notre vulnérabilité et l’importance d’accélérer et d’investir ». Il a salué la prochaine création d’un « Campus Cyber » à La Défense avec une soixantaine des principaux acteurs publics et privés du secteur, qui doit créer un « écosystème de la sécurité, plus soudé et plus performant ».
L’objectif de ce plan va être aussi de renforcer les formations dans ce domaine et à horizon 2025 de doubler le nombre d’emploi dans ce secteur stratégique.
Marie Casadebaig:
Les réseaux qui lancent des attaques par rançongiciels ne sont qu’une dizaine, selon Guillaume Poupard, directeur de l’Anssi, en rappelant les succès récent en Ukraine contre les réseaux Emotet et Egregor, grâce à une coopération policière internationale avec une forte implication française.