De nombreux rassemblements ont lieu ce lundi dans le pays pour marquer l’anniversaire de ce mouvement de contestation qui avait conduit à la démission du président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019.
Le mouvement avait dû interrompre pendant plusieurs mois ses rassemblements en raison de l’épidémie de Covid-19, mais il a continué de réclamer le démantèlement du système en place, synonyme à ses yeux d’autoritarisme et de corruption.
Ce lundi, à l’occasion des deux ans du mouvement de protestation, plusieurs rassemblements ont été organisés un peu partout en Algérie.
Dans la capitale Alger, un important dispositif policier a été déployé tôt ce matin et des barrages de police ont été mis en place sur plusieurs axes routiers menant à la capitale. Les forces de l’ordre ont également procédé à des contrôles d’identité près de la Grande Poste, lieu de rassemblement emblématique du Hirak.
« La situation est beaucoup plus effrayante qu’au début »
Mais malgré ce dispositif, les manifestants ont commencé à défiler à la mi-journée et plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans la capitale. Il y aurait également eu quelques interpellations dans le centre-ville ce lundi matin, avant l’arrivée des marcheurs.
Dans le reste du pays, des rassemblements à Bouira, Bejaia, Constantine, Tlemcen, Oran, Tizi Ouzou ont été organisés. Dans ces villes, il semblerait qu’ils étaient plusieurs centaines tout au plus.
À Skikda, par exemple, dans l’est du pays, 500 à 700 personnes ont défilé dans le calme du stade à l’hôtel de ville. Les forces de l’ordre étaient présentes mais elles ne sont pas intervenues.
Pour de nombreux manifestants, les mesures prises par le gouvernement ces derniers jours, comme la dissolution de l’Assemblée, le remaniement du gouvernement ou encore la libération de plusieurs dizaines de détenus d’opinion, n’ont pas convaincu. « Ils essaient de nous faire croire que le système a été changé par les dernières présidentielles, mais en fait non, ce n’est pas le cas du tout. La situation est beaucoup plus effrayante qu’au début. Il y a des intimidations par les forces de l’ordre, il y a toujours des intimidations », confiait à RFI un étudiant de 23 ans.