Brésil : le cours du groupe public Petrobras s’effondre après une intervention de Jair Bolsonaro

Les actions du géant pétrolier brésilien ont fondu à la Bourse de Sao Paulo, les marchés ayant négativement réagi à la désignation d’un général à la tête de l’entreprise, perçue comme un signe d’ingérence du gouvernement Bolsonaro dans l’économie.

Les actions ordinaires du géant pétrolier Petróleo Brasileiro S.A. plus connu sous le nom de Petrobras ont perdu 20,48% à la clôture le 21 février et les préférentielles 21,51%, tandis que l’indice Ibovespa (le CAC 40 brésilien) cédait 4,87% et que le réal perdait 1,26% face au dollar.

A la dernière cotation de la fin de semaine précédente, les actions de Petrobras avaient déjà chuté de plus de 7% à la suite de déclarations du président brésilien Jair Bolsonaro qui avait évoqué des «changements» à venir chez Petrobras. La perte de capitalisation boursière a atteint plus de 100 milliards de réais (15 milliards d’euros) lors de ces deux séances, dont 72 milliards dans la seule journée du 21.

La raison de ce plongeon : l’annonce en fin de semaine de la non-reconduction du président de Petrobras, Roberto Castello Branco, auquel Jair Bolsonaro reproche quatre augmentations successives des prix des combustibles en moins de deux mois (+35% depuis le début de l’année). A sa place, il a désigné un général de réserve, Joaquim Silva e Luna, ex-ministre de la Défense, dont le nom doit encore être approuvé par le conseil d’administration du groupe, mardi.

«Impulsion autoritaire», «intervention militaire» : les critiques ont fusé dans les éditoriaux des principaux journaux brésiliens, tandis que de nombreux analystes craignent que ce changement intempestif à la tête du géant pétrolier n’entame sérieusement la crédibilité du Brésil auprès des investisseurs étrangers.

Le président a, quant à lui, réagi à la dégringolade du cours des actions de la plus grande compagnie publique du pays, en stigmatisant les milieux d’affaires. «Cela montre que certaines personnes liées aux marchés financiers sont très satisfaites d’une politique de Petrobras qui n’avait qu’un seul but : servir les intérêts de certains groupes au Brésil», a-t-il déclaré le 22 février devant des partisans à la sortie de sa résidence officielle du palais de l’Aurore (Palácio da Alvorada).

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