Intervenant devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, le ministre biélorusse des Affaires étrangères s’est étonné de l’attention portée aux troubles dans son pays par rapport aux manifestations ayant lieu ailleurs en Occident.
«Nous n’avons jamais prétendu que notre pays soit idéal mais nous sommes en total désaccord avec les accusations subjectives de violations des droits de l’Homme qui nous ont été adressées au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU par un certain nombre de ses membres», a lancé ce 23 février le ministre biélorusse des Affaires étrangères Vladimir Makeï à ses collègues internationaux.
Intervenant par visioconférence lors de la 46e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, le représentant biélorusse s’est notamment étonné que les manifestations en France, aux Pays-Bas ou encore en Espagne, n’aient pas fait la une des médias, contrairement à la situation de son propre pays, selon des propos rapportés par Interfax.
Vladimir Makeï a ainsi assimilé l’attitude des pays occidentaux à l’égard du «respect des droits de l’Homme dans d’autres pays» à «une tactique bien réfléchie visant à détourner l’attention de leurs [propres] problèmes».
«Il n’y a aucune raison d’accorder une attention exclusive à la Biélorussie en ce qui concerne les droits de l’Homme, sauf uniquement à des fins de pression politique sur le gouvernement [biélorusse] légitime», a encore poursuivi le ministre. Reconnaissant «le mécontentement d’une partie de la population face aux résultats des élections présidentielles», il a déploré une tentative de renverser le gouvernement d’Alexandre Loukachenko par «tous les mécanismes possibles […] allant de fausses informations diffusées sur les réseaux sociaux et de la stimulation et soutien politique et financier depuis l’étranger des manifestations prétendument « spontanées », à un vaste ensemble de sanctions politiques et économiques».
«Mais la Biélorussie a survécu. Nous avons préservé le pays, sa souveraineté et son indépendance», a enfin conclu Vladimir Makeï, appelant l’ONU à retrouver «un équilibre géographique et politique, qui est au cœur du mandat de l’organisation, et une voie juste et équitable [pour régler] les situations problématiques liées aux droits de l’Homme dans le monde».