Des masques distribués gratuitement en Belgique en juin pourraient avoir des effets négatifs sur la santé, selon un rapport confidentiel de l’institut de santé publique révélé par la RTBF. Par mesure de précaution, le ministère de la Santé ne recommande pas de les porter et demande des études supplémentaires.
Depuis juin 2020, chaque pharmacie en Belgique distribuait gratuitement des masques en tissu. Pourtant, selon un rapport confidentiel de l’institut de santé publique Sciensano, qui a été révélé dans un reportage de la RTBF le 23 février, ces masques contiendraient des nanoparticules d’argent et de dioxyde de titane, et en cas d’inhalation ces particules pourraient avoir des effets négatifs sur les voies respiratoires.
«Le risque est de développer une inflammation pulmonaire surtout si ces masques sont portés par des personnes qui souffrent d’une pathologie respiratoire, comme c’est le cas en période de pandémie. C’est donc une moins bonne idée d’utiliser des nanoparticules dans un contexte dans lequel on se trouvait à ce moment-là», affirme à la RTBF le Pr. Dominique Lison, toxicologue à l’UCLouvain.
Le ministère conseille de ne pas utiliser ces masques
L’institut Sciensano, qui se trouve à l’origine de ce rapport d’ailleurs confidentiel, en guise de réponse explique à la RTBF que ces résultats sont préliminaires et ne permettent pas d’estimer si ces nanoparticules sont effectivement libérées des masques et dans quelle mesure les utilisateurs y sont exposés.
Cependant, après avoir vu le rapport, le 24 février le ministre belge de la Santé Frank Vandenbroucke a demandé à Sciensano des recherches supplémentaires sur la question de l’utilisation de ces masques, indique l’agence de presse Belga. De plus, le ministère est parvenu à la conclusion qu’il vaut mieux ne pas utiliser ces masques pendant un certain temps, même s’il n’y a aucune preuve de danger pour la santé publique, souligne le porte-parole du ministère Arne Brinckman, cité par la chaine flamande VRT NWS.
«Il aurait fallu se demander s’il était nécessaire, utile, opportun et inoffensif d’utiliser des masques avec des nanoparticules», s’insurge le toxicologue Dominique Lison.
Ces masques ont été commandés par la Défense belge auprès de la société luxembourgeoise Avrox en mai 2020. La Belgique avait commandé un total de 15 millions de masques pour environ 32 millions d’euros. Les pharmacies doivent encore avoir environ trois millions de masques Avrox dans leurs stocks. Pour le moment ils ne seront pas distribués à la population.