Le ministère des Affaires étrangères a rejeté les conclusions «injustifiées» du rapport américain affirmant que le prince héritier saoudien avait approuvé l’opération contre le journaliste Khashoggi. La CIA conclut pourtant que Mohammed ben Salmane ne pouvait pas ne pas être au courant de cette opération.
L’Arabie saoudite a «totalement rejeté» le 26 février le rapport des services de renseignement américains qui ont accusé le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane d’avoir «validé» l’assassinat du journaliste et critique saoudien Jamal Khashoggi en 2018.
«Le gouvernement d’Arabie saoudite rejette totalement les conclusions fausses et préjudiciables contenues dans le rapport concernant la direction du royaume et ne peut les accepter en aucun cas», a affirmé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le rapport américain «contient des conclusions et des informations erronées», a ajouté le ministère saoudien.
«Il est vraiment malheureux que ce rapport, avec ces conclusions injustifiées et fausses, soit publié alors que le royaume a dénoncé clairement ce crime odieux et que ses dirigeants ont pris les mesures nécessaires pour s’assurer qu’un tel drame ne se reproduise jamais», a-t-il poursuivi.
«De même, le royaume rejette toute décision qui porte atteinte à sa direction, sa souveraineté et à l’indépendance de son système judiciaire», selon le communiqué.
Le ministère a dans le même temps réaffirmé que «le partenariat entre l’Arabie saoudite et les États-Unis est solide et fort, et est fondé depuis des décennies sur le respect mutuel». «Nous espérons que ce partenariat continuera sur cette même base.»
Le rapport américain
«Le prince héritier d’Arabie saoudite a validé une opération à Istanbul, en Turquie, pour capturer ou tuer le journaliste Jamal Khashoggi», ont écrit les services de renseignement américains dans un rapport déclassifié à la demande de Joe Biden.
«Le prince héritier considérait Khashoggi comme une menace pour le royaume et plus largement soutenait le recours à des mesures violentes si nécessaire pour le faire taire», ont-ils ajouté.