«Gqeberha» : la ville sud-africaine de Port Elizabeth rebaptisée en langue indigène

Le ministre sud-africain de la Culture a annoncé le 24 février que la ville sud-africaine de Port Elizabeth s’appelait désormais Gqeberha afin de «refléter l’identité et l’héritage du peuple sud-africain». Un changement qui fait grincer des dents.

Port Elizabeth, environ 960 000 habitants, est l’une des premières villes sud-africaines à être au cœur d’un politique visant à tenter d’effacer le passé colonial de l’Afrique du Sud. Dans des propos relayés par plusieurs médias, dont CNN, le ministre sud-africain de la Culture Nathi Mthethwa a officialisé, après deux ans de négociations, le fait que la ville allait devenir «Gqeberha», pour reprendre la langue indigène du peuple xhosa, une des 11 langues officielles du pays et pratiqué par huit millions d’habitants

«Ce changement de nom fait partie d’un programme gouvernemental destiné à transformer des éléments visibles de notre héritage culturel. Les noms de lieux doivent refléter l’identité et l’héritage du peuple sud-africain», a ainsi déclaré le ministre. Toutefois, ce changement est controversé : une pétition contre ce choix politique intitulée «Gardons le nom Port Elizabeth» réunit plus de 47 300 signatures au 28 février. «Il y a tellement plus que le gouvernement peut faire avec de l’argent plutôt que de changer le nom des villes et des rues», explique notamment le document.

La prononciation du nom de la ville fait aussi partie des critiques des détracteurs qui craignent d’autre part un affaiblissement du tourisme.

L’Alliance démocratique (centriste) est l’un des partis politiques qui critique également le choix de débaptiser le nom des villes, qui aurait un coût estimé à plusieurs millions de rands (monnaie sud-africaine).

Selon France 24, une dizaine d’autres villes du pays seront prochainement débaptisées de leur nom d’origine, comme Cape Town ou Durban.

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