Cette nouvelle demande est encore insuffisante pour de nombreux élus et défenseurs des droits de l’homme aux États-Unis. Ils ne comprennent pas le choix l’administration Biden de ne pas sanctionner le prince héritier Mohamed Ben Salmane, après la publication du rapport du renseignement américain la semaine dernière, le jugeant responsable de l’assassinat du journaliste saoudien, collaborateur du Washington Post.
En campagne face à Donald Trump, le candidat Biden promettait la sévérité absolue contre l’Arabie Saoudite après l’assassinat de Jamal Khashoggi. « Nous leur ferons payer le prix et nous les traiterons en parias. »
Des propos que les médias américains ne manquent pas de rappeler à Joe Biden. Car aujourd’hui président, lui aussi a refusé de sanctionner le prince héritier d’Arabie saoudite ce vendredi. C’est pourtant bien son administration qui publiait un rapport du renseignement accusant sans détour Mohamed Ben Salmane d’avoir validé le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. Une position d’équilibriste défendue par Jen Psaki, porte-parole de la Maison Blanche sur les plateaux de télévision.
«Dans l’histoire, explique-t-elle, il n’y a jamais eu de sanctions contre des chefs d’État étrangers avec lesquels nous entretenons des relations diplomatiques. Nous pensons qu’il existe des moyens plus efficaces pour nous d’assurer que cela ne se reproduise pas et pour laisser un espace de discussion lorsque c’est dans l’intérêt national des États-Unis.»
Mais au Congrès plusieurs élus demandent à Joe Biden des sanctions contre « MBS » « Il est extrêmement dangereux de reconnaître la culpabilité de quelqu’un pour lui signifier que rien ne sera fait contre lui », ajoute la rapporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions sommaires.
Face aux critiques, Joe Biden promettait vendredi de nouvelles mesures. Le Pentagone se contente finalement de demander à Riyad le démantèlement de l’unité responsable de l’assassinat de Jamal Khashoggi. Mais toujours aucune sanction contre le prince héritier.