Nigeria : les adolescentes enlevées dans leur école ont été libérées

Les centaines de jeunes filles enlevées dans les locaux de leur école le 26 février au Nigéria ont été libérées. Il s’agissait du quatrième enlèvement de masse d’écoliers dans ce pays en moins de trois mois.

Les centaines d’adolescentes enlevées le 26 février dans leur pensionnat de Jangebe dans le nord-ouest du Nigeria ont été libérées ce 2 mars. Elles se trouvent désormais dans les locaux du gouvernement de Zamfara, a annoncé à l’AFP Bello Matawalle, le gouverneur de cet Etat.

«Je suis heureux d’annoncer que les filles ont été libérées. Elles viennent juste d’arriver dans la maison du gouvernement, et sont en bonne santé», a-t-il déclaré à un journaliste de l’AFP, qui a pu voir les jeunes filles. «Le nombre total de filles enlevées dans l’école est de 279, elles sont toutes ici avec nous, nous remercions Allah», a ajouté le gouverneur.

Les autorités avaient initialement affirmé que 317 jeunes filles manquaient à l’appel après l’attaque de ce pensionnat dans l’Etat de Zamfara dans la nuit du 25 au 26 février par des hommes armés.

Les traits de leurs visages marqués par la fatigue, les jeunes filles sont arrivées très tôt après leur libération à la maison du gouvernement à Gusau (capitale de Zamfara) dans plusieurs mini-bus, a constaté un journaliste de l’AFP. Les autorités les ont réunies dans un auditorium où des vêtements propres, un hijab de couleur bleu ciel, leur a été distribué.

Sous les objectifs des journalistes, les adolescentes se sont ensuite levées accompagnées par la musique de l’hymne national nigérian.

Quatrième enlèvement d’écoliers en moins de trois mois

Il s’agissait du quatrième enlèvement de masse d’écoliers en moins de trois mois dans le nord-ouest du Nigeria, où des groupes criminels, appelés «bandits», multiplient les vols de bétail à grande échelle et pratiquent les enlèvements contre rançon.

Lors des kidnappings, les «bandits» ciblent les personnalités publiques ou les voyageurs sur des axes routiers. Mais ces derniers mois, les écoles semblent être devenues une cible lucrative pour ces gangs criminels.

Les autorités de Zamfara ont l’habitude de discuter avec les groupes criminels avec lesquels ils négocient depuis plus d’un an des accords d’amnistie en échange de la remise de leurs armes. Ce sont les responsables de l’Etat de Zamfara qui avaient d’ailleurs négocié la libération en décembre 2020 de 344 garçons, enlevés par des bandits dans leur pensionnat de l’Etat voisin de Katsina.

A chaque libération, les autorités nient payer une quelconque rançon aux ravisseurs, mais cela fait pourtant peu de doute pour les experts en sécurité qui craignent que cela ne mène à une multiplication des enlèvements dans ces régions minées par l’extrême pauvreté et peu ou pas du tout sécurisées.

Ce nouvel enlèvement de masse avait ravivé le souvenir du rapt de Chibok en 2014, lorsque le groupe jihadiste Boko Haram avait enlevé 276 lycéennes dans une autre région du pays (nord-est), suscitant une émotion mondiale.

Plus d’une centaines d’entre elles sont encore portées disparues et personne ne sait combien sont toujours vivantes.

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