Partageant le même ADN, des jumeaux accusés de tentatives d’assassinat donnent du fil à retordre à la justice française

Des frères jumeaux accusés de trois tentatives d’assassinat sont jugés ce lundi dans le Val-d’Oise, rapporte Le Parisien. Mais leur ADN commun retrouvé sur l’arme du crime et leur ressemblance frappante compliquent la tâche de la justice, laquelle peine à identifier leurs rôles respectifs dans l’affaire.

Ce lundi 8 mars s’ouvre à la Cour d’assises du Val-d’Oise un procès particulier, puisque les deux mis en causes sont si semblables que même la science ne parvient pas à les dissocier. En effet, comme l’explique Le Parisien, Mohamed et Karl T. sont accusés de trois tentatives d’assassinat, mais l’arme à feu qui a servi dans deux des trois fusillades contient leur ADN commun. Les témoignages se révèlent également peu utiles pour les distinguer.

Les faits datent de l’été 2017, dans le quartier Saint-Christophe à Clergy, précise le quotidien. Une première victime, présente au procès, a reçu une balle dans le bras en tentant de fuir pour sa vie. L’un des jumeaux, identifié comme Karl, l’aurait empêché de partir, tandis que l’autre, Mohamed, aurait fait feu.

Mais leurs rôles sont moins évidents pour les deux autres fusillades, survenues le 2 septembre 2017, puisque les victimes n’ont pas porté plainte et n’ont pas pu identifier leurs agresseurs. Seuls des témoins ont pu mettre les enquêteurs sur la piste des frères T., sans parvenir à les dissocier. Quelques jours plus tard, Mohamed a été interpellé avec une sacoche contenant des gants et des armes de poing contenant leur ADN.

Établir les rôles

Mohamed a assuré avoir simplement mis sa main dans la sacoche, laquelle appartiendrait à un ami. Karl, déjà incarcéré en maison d’arrêt à ce moment-là, a nié toute implication. Tous deux font l’objet d’accusations de tentatives de meurtre.

«Savoir qui a réellement fait quoi est quand même essentiel dans une affaire criminelle», rappelle toutefois l’avocat de l’un des frères.

Les scientifiques n’ont en effet pas pu déterminer à qui appartient cet ADN. D’après Le Parisien, de nouvelles techniques, bien qu’onéreuses, pourraient le permettre. En attendant, ni les empreintes génétiques ni les différents témoignages ne semblent pouvoir aider. «Si on les habille de la même manière et qu’on les change de place dans le box, la Cour d’assises ne le verra même pas», souligne l’avocat.

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