Face aux difficultés du Système de combat aérien futur, programme dirigé par la France, la ministre française des Armées a évoqué jeudi les principes sur lesquels «on ne peut pas transiger».
Un responsable identifié pour chaque tâche, confiée au meilleur: face à l’enlisement des négociations entre industriels sur le Système de combat aérien futur (SCAF), la ministre française des Armées a rappelé jeudi les principes posés «dès le départ» du projet sur lesquels «on ne peut pas transiger».
«Il ne faut pas perdre de vue les grands principes qui ont été posées par le président de la République et la chancelière dès le départ et qui sont des clés du succès de ce programme» a affirmé Florence Parly au Club de l’économie du Monde.
Le programme de futur avion de combat européen, qui s’insèrera dans un système connecté incluant des drones, vise à remplacer à l’horizon 2040 les avions Rafale et Eurofighter. Pour cela, la France, l’Allemagne et l’Espagne espèrent valider avant les élections allemandes en septembre les contrats industriels d’étude devant mener en 2026 à la réalisation d’un démonstrateur en vol.
Or les négociations achoppent entre Airbus, représentant les intérêts de l’Allemagne et de l’Espagne, et le français Dassault Aviation qui estime ne plus être en mesure d’assurer la maîtrise d’oeuvre qui lui a été confiée pour le «pilier» avion du SCAF.
Identifier des responsables
«Il faut identifier des responsables sur les différents chantiers de ce programme» au risque de reproduire des erreurs commises lors de précédents programmes en coopération, comme l’avion de transport A400M, qui ont conduit à des retards et des dépassements budgétaires, a rappelé Mme Parly.
Sur chacune des lots technologiques à développer, il faut également que «nous soyons absolument certains que c’est le meilleur qui est en charge» et que le travail ne soit pas attribué «pour des raisons de stricte répartition de la charge» entre industriels, a-t-elle martelé.
«Nous sommes absolument déterminés à faire prévaloir ces principes-là», a insisté la ministre qui a demandé avec son homologue allemande Annegret Kramp-Karrenbauer «aux industriels de poursuivre les discussions pour aboutir, si possible, à un accord».
Face aux difficultés du SCAF, programme dirigé par la France, Florence Parly a mis en parallèle celui de drone européen dirigé par l’Allemagne et sous maîtrise d’oeuvre d’Airbus.
«Je ne vois aucune raison de ne pas pouvoir répliquer les bonnes méthodes et les bonnes pratiques qui permettent au projet de l’Eurodrone certainement de voir le jour très rapidement et de ne pas pouvoir faire de même sur le système de combat aérien du futur», a-t-elle relevé.