27 personnalités dont l’ex-directeur général de l’OIAC ou encore Noam Chomsky, appellent l’organisation à cesser d’entraver la parole d’inspecteurs dissidents, qui dénoncent des irrégularités dans l’enquête sur une attaque chimique présumée en Syrie.
Dans une «déclaration de préoccupation», relayée par l’organisation de défense des lanceurs d’alerte Courage foundation, une trentaine de personnalités font part d’«inquiétudes sérieuses et considérables à l’égard de la conduite de l’enquête» sur l’attaque chimique présumée de Douma, en Syrie en 2018. Le texte cible plus précisément les «développements inquiétants» entourant le très contesté rapport de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) rendu en mars 2019.
Parmi les signataires figurent notamment José Bustani, premier directeur général de cette instance internationale, dont il a été évincé en 2002 à l’initiative des Etats-Unis, ainsi que quatre ex-membres (un ancien inspecteur et trois chefs d’équipe) de l’OIAC. On retrouve également dans la liste le nom de personnalités comme l’intellectuel américain Noam Chomsky, le réalisateur Oliver Stone, le rédacteur en chef de Wikileaks Kristinn Hrafnnson, ainsi que d’universitaires, entre autres.
Ces derniers s’inquiètent de la «fuite d’une quantité significative de documents corroborant […] des irrégularités majeures, scientifiques et de procédure», pointées du doigts par des «inspecteurs de l’OIAC ayant pris part à l’enquête».
La publication avait en effet été entachée de nombreuses polémiques, puisque des documents fuités révélés par WikiLeaks mettaient en avant de profond désaccords au sein-même de l’OIAC au sujet du contenu du rapport d’enquête. Un membre de la mission de l’OIAC envoyée à Douma avait par exemple dénoncé dans un mail révélé par l’organisation fondée par Julian Assange, une réécriture trompeuse des faits observés sur le terrain.