Le président de la République a remis des décrets de naturalisation à cinq légionnaires lors d’une cérémonie dans le cadre d’une visite au centre d’entraînement du 4e régiment de la Légion étrangère française.
«La France vous propose de devenir une part de son histoire» : Emmanuel Macron a remis solennellement, vendredi 12 mars à Saint-Gaudéric (Aude), leur décret de naturalisation à cinq légionnaires pour mettre en valeur cette forme exceptionnelle d’intégration offerte aux engagés étrangers de cette unité d’élite.
«Je suis heureux d’avoir retrouvé les principes et les méthodes qui permettent à la Légion d’intégrer avec une efficacité inégalée une telle diversité d’hommes et de cultures», a-t-il déclaré en remettant leur titre à un Polonais, un Brésilien, un Roumain, un Népalais et un Algérien. «Vous parlez français, vous respectez les lois françaises. La France vous propose de devenir une part de son histoire car vous avez choisi ses valeurs, en retour elle vous choisit». «Rien n’est obtenu si rien n’est sacrifié», a-t-il insisté.
Triés sur le volet, des hommes de 17 à 39 ans viennent du monde entier pour rejoindre les 9.500 hommes de cette unité de combat. Après plusieurs années ou au nom du «sang versé» au combat, les «képis blancs» peuvent demander à devenir Français. Dans cette ancienne ferme en pleine campagne, le chef de l’État a déjeuné à leur table, visité leurs chambrées monacales, assisté à un cours de français (beaucoup ne sont pas francophones en arrivant) et à un exercice de secours à un blessé théâtralement simulé. Le quatrième régiment étranger de la Légion possède trois fermes autour de Castelnaudary où est dispensée la formation initiale de quatre mois des engagés. Un entraînement mondialement réputé pour son exigence, dont une marche de 80 kilomètres, qui leur permet d’intégrer la Légion. Environ 1600 sont intégrés chaque année.
Le 4 septembre dernier, Emmanuel Macron avait déjà remis leur décret de naturalisation à cinq civils après un discours au Panthéon sur les valeurs de la République. Chaque année environ 200 légionnaires sont naturalisés. « C’est une manifestation de l’égalité des chances, une forte capacité d’intégration par l’effort avec l’application de règles non pas dures mais exigeantes, librement admises par celui qui s’engage », souligne la présidence. Il existe deux modalités pour un légionnaire étranger de devenir français : en étant blessé au combat, ce qui a concerné une vingtaine d’hommes depuis 1999, ou au bout de trois à cinq ans de service. Pour l’Élysée, cette visite s’inscrit dans l’agenda de «l’égalité des chances» que veut promouvoir le chef de l’État pour la fin de son quinquennat. Un sujet qui a du mal à percer dans l’opinion, face aux inquiétudes sur le rebond de l’épidémie.