Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a répondu aux responsables chrétiens, inquiets du projet de loi «séparatisme», en affirmant dans une tribune à paraître lundi dans Le Figaro qu’il «ne menace en rien la liberté des religions».
Le 10 mars, dans une tribune publiée dans Le Figaro, les responsables catholique, protestant et orthodoxe de France avaient estimé que ce texte «(tournait) le dos à la séparation» des Eglises et de l’Etat opérée par la loi de 1905 et «(risquait) de porter atteinte aux libertés fondamentales que sont la liberté de culte, d’association (…).
Le ministre de l’Intérieur, en charge des Cultes, explique que la loi de 1905 a subi «vingt-trois modifications» depuis sa promulgation sans qu’aient varié ses «grands principes», «liberté de conscience, liberté d’exercice public du culte, forme associative de l’exercice du culte, qui tous trouvent leurs limites dans le respect de l’ordre public. Ces principes sont là comme des « masses de granit »».
«Cette 24e modification, apportée par le projet de loi, serait-elle liberticide ? Non. Est-elle bienvenue ? Oui» poursuit M. Darmanin, pour qui «le paysage cultuel a évolué depuis un siècle», avec notamment l’émergence du «culte musulman».
Le projet de loi, adopté en première lecture par les députés en février, sera examiné par le Sénat à partir du 30 mars.
«Actuellement, 92 % des mosquées sont gérées sous le statut associatif de droit commun, celui de 1901. Il s’ensuit des ennuis fréquents de gestion et une confusion des genres entre les activités cultuelles et les autres» ajoute-t-il, estimant que le projet de loi «donne les moyens» de faire face à «l’émergence d’un séparatisme identitaire qui se cache derrière le religieux».