Libye : le chef du gouvernement de transition a prêté serment

Le Premier ministre libyen Abdelhamid Dbeibah a prêté serment plus d’un mois après sa désignation dans le cadre d’un processus politique parrainé par l’ONU pour sortir la Libye d’une décennie de chaos.

Après des années d’impasse dans un pays divisé en deux camps – l’un à l’est, l’autre à l’ouest – le Premier ministre libyen Abdelhamid Dbeibah a prêté serment ce 15 mars.

Lors d’une cérémonie qui s’est déroulée au siège provisoire du Parlement, installé en 2014 dans la ville portuaire de Tobrouk située à quelque 1 300 kilomètres à l’est de la capitale Tripoli, il a juré avec ses ministres «de préserver l’unité, la sécurité et l’intégrité» de la Libye.

Ce qui représente la concrétisation d’une percée politique sans précédent depuis 2014 devait initialement se tenir à Benghazi, berceau de la révolte ayant entraîné la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, avant d’être délocalisée à Tobrouk pour des considérations «logistiques».

Abdelhamid Dbeibah, 61 ans, avait été désigné Premier ministre par intérim le 5 février par 75 responsables libyens de tous bords réunis à Genève sous l’égide de l’ONU, en même temps qu’un Conseil présidentiel de trois membres. Réputé proche de la Turquie, il faisait figure d’outsider face à des caciques de la politique locale libyenne aux réunions de Genève, où des soupçons de corruption ont entaché le processus ayant permis sa désignation. Son gouvernement d’unité nationale a malgré tout obtenu le 10 mars un vote de confiance «historique» des députés.

Il remplace aussi bien le Gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, installé en 2016 dans l’Ouest et reconnu par l’ONU, que le cabinet parallèle d’Abdallah al-Theni – non reconnu par la communauté internationale –, basé dans la Cyrénaïque, région contrôlée de facto par les forces du maréchal Khalifa Haftar. Ni Fayez al-Sarraj ni Abdallah Al-Theni n’étaient présents à la cérémonie.

Le nouvel exécutif est chargé d’unifier les institutions du pays et d’assurer la transition d’ici les élections du 24 décembre, date à laquelle sa mission devrait théoriquement prendre fin. Les défis auxquels il fait face sont colossaux après une décennie de violences à la suite de l’intervention militaire internationale en mars 2011 sous l’ombrelle de l’Otan conclue en octobre de la même année avec la mort de Kadhafi, traqué jusque dans son fief de Syrte.

Malgré la fin des combats entre les deux camps libyens à l’été 2020, suivie par la signature d’un accord de cessez-le-feu en octobre, la Libye reste minée par les luttes d’influence, le poids des milices et la présence de mercenaires étrangers, ainsi que par la corruption.

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