Le gouvernement britannique a décidé d’augmenter le plafond de son arsenal nucléaire – une première depuis la chute de l’Union soviétique – portant de 180 à 160 son stock d’ogives nucléaires. Et Londres présente Moscou comme une «menace active».
Au terme de sa revue stratégique en matière de sécurité, de défense et de politique étrangère publiée ce 16 mars, le gouvernement britannique a pris la décision d’augmenter le plafond de son arsenal nucléaire, ce qu’il n’avait plus fait depuis 30 ans.
Le Premier ministre conservateur Boris Johnson doit présenter à la mi-journée ce même 16 mars les conclusions de cette revue stratégique – la première depuis la fin de la période de transition après la sortie du pays de l’Union européenne – qui déterminera la ligne gouvernementale pour la décennie à venir.
Selon les quotidiens The Guardian et The Sun, le Royaume-Uni va augmenter de 180 à 260, soit d’environ 45%, le plafond maximum de son stock d’ogives nucléaires, mettant ainsi fin au désarmement progressif en œuvre depuis la chute de l’Union soviétique.
«Parce que les circonstances et les menaces changent avec le temps, nous devons maintenir un niveau minimum et crédible de dissuasion», a justifié le ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab, interrogé par la BBC. «C’est la garantie ultime, la police d’assurance ultime contre les pires menaces d’Etats hostiles», a-t-il ajouté.
Cette décision intervient au moment où Londres cherche à se repositionner, depuis le Brexit, comme une puissance incontournable sur la scène internationale, selon le concept de «Global Britain». D’après le Guardian, le rapport de plus de 100 pages justifie le changement de cap en matière d’arsenal nucléaire par une «gamme croissante de menaces technologiques et doctrinales».