Une filière néonazie au sein de l’armée française révélée par Mediapart

Une nouvelle enquête de Mediapart mise en ligne mardi 16 mars fait état d’une cinquantaine d’autres cas de militaires néonazis au sein de l’armée française. Le ministère des Armées affirme de son côté qu’«une douzaine» d’entre eux «ne sont plus liés aux armées» et assure en avoir déjà «lourdement sanctionné» sept.

Mediapart a publié mardi 16 mars une nouvelle enquête sur une filière néonazie au sein de l’armée française, menée essentiellement en sources ouvertes que le site d’information ne considère pas comme exhaustive. En consultant les publications sur les réseaux sociaux, il est ainsi parvenu à dévoiler, «documents à l’appui», une cinquantaine de nouveaux cas de militaires néonazis.

De «savants calculs» du ministère des Armées

Interrogé, le ministère des Armées reconnaît que «les éléments soulevés par l’enquête de Mediapart sont très graves» tout en tentant de minimiser les chiffres publiés sur le site «par de savants calculs».

«Une analyse minutieuse» du ministère réduit le nombre de 50 militaires à moins d’une dizaine et débouche sur la conclusion suivante: «Ces comportements condamnables relèvent du domaine de la dérive individuelle».

L’enquête fait suite à une précédente de juillet 2020 qui faisait état de l’adhésion publique d’une dizaine de militaires et anciens militaires français à l’idéologie néonazie.

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Parly affirme prendre le problème au sérieux

Les révélations de juillet avaient suscité la réaction de la ministre des Armées.

 «Il faut prendre cela avec énormément de sérieux. C’est ce que nous faisons», avait déclaré Florence Parly au micro de France Info.

Et d’ajouter: «Ce n’est pas parce qu’ils sont rares que l’on ne doit pas y prêter une grande attention et ne pas prendre de sanction».

Les sanctions promises

Le ministère assure par ailleurs avoir déjà «lourdement sanctionné» sept militaires évoqués par la première enquête de Mediapart et affirme que «les quelques profils révélés et qui sont toujours en activité seront lourdement sanctionnés». Il souligne par ailleurs qu’«une douzaine» de militaires pointés par le média en ligne dans son nouvel article «ne sont plus liés aux armées».

Un problème de l’armée allemande depuis des années

Le même problème existe depuis des années dans l’armée d’outre-Rhin. Le président du service allemand de contre-espionnage militaire (MAD) Christof Gramm, avait déclaré fin juin 2020 lors d’une audition publique de la commission parlementaire de contrôle des services de renseignement que plus de 600 soldats étaient soupçonnés d’avoir des idées d’extrême droite.

Les forces de l’ordre votent souvent à l’extrême droite

Revenant à la France, Libération constate que les forces de l’ordre votent plus en moyenne à l’extrême droite que le reste de la population.

Le quotidien signale que selon l’Enquête électorale française 41% des militaires et 54% des policiers interrogés avaient voté pour Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle de 2017 (contre 16% au niveau de l’ensemble de la population).

En juillet 2019, une étude de la fondation Jean Jaurès (classée à gauche), est venue confirmer cette tendance. En analysant les résultats des bureaux de vote proches de camps militaires ou de casernes de gendarmerie, le journal remarque qu’elles ont parfois voté jusqu’à plus de 50% pour le Front national puis Rassemblement national au cours des dernières élections.

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