Une Française partie combattre aux côtés des Kurdes a écrit une lettre ouverte à Brigitte Macron. Elle alerte sur la situation en Syrie, où l’islamisme prend de nouveaux visages.
Presque 10 ans jour pour jour après le début de la guerre en Syrie, une jeune Française présente sur le théâtre des opérations appelle à ne pas abandonner les combattants kurdes à leur sort.
Dans une lettre à Brigitte Macron publiée par Marianne et Le Figaro, cette trentenaire réserviste de l’armée de terre rappelle ce que la Syrie et l’Occident doivent aux combattants kurdes, très présents dans la lutte contre Daech*. Elle salue notamment l’action des Unités de protection de la femme (YPJ), engagées dans le combat «contre l’islamisme radical», au nom de la démocratie, de la laïcité et du féminisme.
La jeune femme rappelle encore que les Kurdes ont dû faire face «sans aucun appui occidental» à l’avancée des forces turques au nord du pays. En octobre 2019, le Président Recep Tayyip Erdogan avait en effet lancé l’opération Source de paix contre les Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition à forte composante kurde formée pour lutter contre Daech*.
Une offensive d’une «cruauté inimaginable», selon la jeune Française, ponctuée notamment par l’assassinat d’Hevrin Khalaf, «l’une des femmes politiques kurdes les plus prometteuses».
L’islamisme perdure:
L’ex-combattante alerte encore sur le retour de l’islamisme radical dans le nord de la Syrie, qu’elle voit revenir sous une forme «tentaculaire et protéiforme», en particulier sous la bannière de l’Armée nationale syrienne, rassemblement de groupes rebelles soutenus par la Turquie.
La lettre ouverte insiste sur l’importance du soutien aux Kurdes dans la lutte contre cette «idéologie mortifère», dont les bases arrière se situent au Moyen-Orient mais susceptible de frapper jusqu’en France, par le terrorisme.
«En laissant l’islamisme radical proliférer là-bas, nous sommes assurés de voir recommencer un jour l’horreur que nous avons connue au Bataclan», déclare ainsi la jeune Française dans sa missive à Brigitte Macron.
La jeune femme en appelle finalement à la Première dame afin qu’Emmanuel Macron accepte de recevoir une délégation de hauts dirigeants des FDS. Une entrevue de ce type était en effet prévue depuis décembre mais a été repoussée «sur les conseils de nos diplomates», explique-t-elle dans sa lettre.
Les tensions entre les Kurdes et la Turquie perdurent. Les discordes se sont dernièrement focalisées sur l’accès aux ressources naturelles, notamment l’eau. L’administration kurde syrienne accuse ainsi Ankara de couper l’eau de l’Euphrate, en amont des barrages syriens, selon le média Raseef22.