L’ensemble de la classe politique australienne, de l’exécutif à l’opposition, est mis en cause alors que plusieurs vidéos d’employés du gouvernement se livrant à des actes sexuels au Parlement ont été révélées par les médias.
En Australie, la diffusion le 22 mars de vidéos montrant des employés du gouvernement se livrant à des actes sexuels dans le Parlement, dont un se masturbant sur le bureau d’une députée, a fragilisé un peu plus l’exécutif, alors que la classe politique fait de plus en plus l’objet d’accusations de sexisme. Le Premier ministre conservateur Scott Morrison, dont la position était déjà ébranlée par sa gestion de plusieurs affaires – parmi lesquelles celle d’une employée accusant un ex-collègue de viol – a dénoncé le 23 mars des comportements «scandaleux» et s’est engagé à mener un changement culturel.
Les vidéos et photos avaient vraisemblablement été partagées sur un groupe de discussion entre employés du gouvernement conservateur avant d’être révélées par un lanceur d’alerte. Elles ont été montrées le 22 mars soir par le journal The Australian et par la chaîne Channel 10. Ces images ont suscité un tollé, dans le contexte notamment d’une série d’affaires qui ont jeté une lumière crue sur la culture politique australienne et entraîné des manifestations dans tout le pays.
Le lanceur d’alerte, identifié sous le prénom de Tom, a affirmé aux deux médias que des employés du gouvernement et des députés avaient parfois des relations sexuelles dans une salle de prière du Parlement et que des prostituées avaient pu être amenées dans le bâtiment «pour le plaisir de députés de la coalition». Il a aussi expliqué que des employés s’échangeaient des photos d’eux-mêmes à caractère pornographique, que lui-même en avait reçu tellement qu’il était en quelque sorte «devenu immunisé». Il a fait état d’une «culture d’hommes qui pensent qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent». Tout en estimant que ces employés n’avaient probablement enfreint aucune loi, il a ajouté : «Moralement, ils sont cuits.»
Un conseiller a d’ores et déjà été limogé et le gouvernement a promis de sévir davantage. La ministre des Femmes Marise Payne, qui est aussi la ministre des Affaires étrangères, a déclaré aux médias que ces révélations étaient «plus que consternantes» et qu’elles renforçaient la nécessité de l’enquête qui a été ordonnée par le gouvernement sur la culture de travail au Parlement. La ministre de l’Industrie Karen Andrews a également dit en avoir «totalement assez» du sexisme et ajouté que sa «conscience ne l’autorisait plus à se taire». Elle a déclaré à la presse à Canberra que le Parti libéral au pouvoir, auquel elle appartient, devait envisager des quotas quant aux postes électifs.