Conjointement avec les concepteurs du vaccin russe Spoutnik V, l’Institut Lazzaro Spallanzani de Rome prévoit une étude portant sur cette préparation russe dans le cadre de laquelle est prévu un échange d’experts et de matériel biologique entre les deux institutions. L’un des axes viserait à étudier la neutralisation de nouveaux variants.
La science doit rester pragmatique et prévaloir sur les intérêts géopolitiques et industriels. Telle est l’opinion défendue par Francesco Vaia, directeur de l’Institut national des maladies infectieuses Lazzaro Spallanzani de Rome. Comme a annoncé le 21 mars le président du Latium, Nicola Zingaretti, cette institution et le Centre Gamaleïa, concepteur du vaccin russe Spoutnik, qui a à ce jour été homologué dans 55 pays, lancent prochainement une coopération.
Confirmant cette information lors d’une visioconférence internationale consacrée à la distribution du vaccin russe et aux perspectives de son utilisation en Italie, il a fait la lumière sur la nature et les délais du lancement de ce partenariat.
«C’est au cours de ces prochains jours que nous signerons le mémorandum avec le Centre Gamaleïa que nous soumettrons ensuite à [Alessio d’Amato, chef de la santé de la région Latium]. En avril, j’en suis convaincu, si nous travaillons intensivement et avec enthousiasme, nous serons prêts à y contribuer.»
S’exprimant sur le mémorandum en question, il a expliqué qu’il s’agissait d’un protocole entre les deux institutions dont l’objectif est d’accorder une transparence aux données scientifiques, ainsi qu’un échange de chercheurs et de matériel biologique.
L’un des buts est de voir à quel point le vaccin russe permet de neutraliser les nouveaux variants du coronavirus.
«Nous sommes heureux d’avoir trouvé au Gamaleïa des collègues qui veulent coopérer, ce qui prouve que la science peut dépasser les barrières et orienter la discussion politique», s’est félicité Francesco Vaia, soulignant pourtant que l’objectif n’était point de remplacer le rôle des régulateurs et que ces derniers avaient leur tâche à eux.
Beaucoup de temps a été perdu
Prenant la parole lors de ce même événement, M.d’Amato, présent aux côtés de M.Vaia, a constaté que beaucoup de temps avait été perdu, y compris en raison de la bureaucratie, et a espéré que la validation du vaccin ne tardera pas.
Et de souligner qu’une fois obtenue, en se pliant aux exigences de l’EMA et du régulateur italien, une commande de doses est prévue.
Dans l’attente de la décision de l’EMA
Alors que l’EMA n’a toujours pas rendu son verdict concernant l’utilisation du vaccin russe Spoutnik V, la Hongrie et la Slovaquie ont décidé d’en commander sans attendre l’aval de l’agence européenne. D’autres pays, dont la République tchèque, attendent toujours le feu vert et comme l’a récemment indiqué un ancien ministre de la Santé de ce pays, à l’avenir cet aval n’aura plus de sens, expliquant que le vaccin était nécessaire dans l’immédiat.
En outre, en Allemagne, où la décision est toujours attendue, la chancelière Merkel a déjà laissé entendre que, s’il devait y avoir une obstruction, «l’Allemagne devrait agir pour elle-même».