Une cinquantaine de chercheurs français et russes vont participer à une expédition visant à retrouver les corps des soldats soviétiques morts dans la bataille de Stalingrad, en 1942-1943, à l’initiative de l’historien Pierre Malinowski.
L’historien Pierre Malinowski, président de la Fondation pour le développement des initiatives historiques franco-russes, va mener du 20 avril au 1er mai une expédition visant à retrouver les corps des soldats soviétiques morts dans la bataille de Stalingrad, en 1942-1943.
Le projet se tiendra près du village de Kouzmitchi, dans la région de Volgograd (autrefois Stalingrad), où se trouveraient jusqu’à 200 tombes de soldats soviétiques. «Le projet que nous préparons actuellement est très important car il sera consacré aux millions de personnes qui sont mortes à Stalingrad. Il y a beaucoup d’endroits en France qui portent le nom de Stalingrad, mais les gens ont oublié pourquoi ils s’appellent ainsi, et nous aimerions le leur rappeler. Il est très important pour nous de réaliser ce projet qui vise à préserver la vraie mémoire», a expliqué Pierre Malinowski.
Une cinquantaine de chercheurs participeront aux travaux, dont des représentants du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), des experts russes et des membres des équipes de recherche. Le projet sera mis en œuvre conjointement avec les autorités de la région de Volgograd, le ministère de la Défense de la Fédération de Russie, le ministère de la Culture de la Fédération de Russie, la Société historique militaire russe et les équipes de recherche de la Grande guerre patriotique. Les restes des corps des soldats soviétiques seront réinhumés sur le kourgane Mamaïev, colline qui surplombe Volgograd où se trouve un mémorial commémorant la bataille de Stalingrad.
Il est très important de se souvenir de l’histoire, de la transmettre
Avant le début de l’expédition, Pierre Malinowski a visité la cathédrale principale des forces armées russes et le musée de la route de la mémoire à Moscou. L’historien s’est dit très impressionné par le Mandylion dans le dôme central du temple, la plus grande image du visage du Christ réalisée en mosaïque. «J’ai été absolument stupéfait lorsque j’ai vu l’image du Christ, et c’est un sentiment incroyable dont je me souviendrai longtemps»
Revenant sur la mémoire de la bataille de Stalingrad, l’historien français a ajouté qu’en France, «toute l’histoire est en train d’être effacée et il y a de moins en moins d’informations sur les batailles de la Seconde Guerre mondiale». «Il est très important de se souvenir de l’histoire, de la transmettre. Il ne reste plus beaucoup de témoins vivants de ces terribles événements, c’est pourquoi le sentiment que nous avons ici est extrêmement important car il nous fait nous souvenir», a conclu le président de la fondation.
Après la fin de la guerre, une place, une avenue et une station de métro à Paris, ainsi que des rues à Toulouse, Grenoble, Nice et à d’autres villes françaises ont été nommées en l’honneur de la bataille de Stalingrad. Lors du premier Festival de Cannes en 1946, la plus haute récompense a été décernée au film du réalisateur soviétique Fridrikh Ermler, Le Tournant décisif, qui évoque la bataille de Stalingrad.