Fraudeurs d’eau en Côte d’Ivoire: le ministère de l’Hydraulique met en place une brigade pour les traquer

En Côte d’Ivoire, chaque année, le secteur de l’eau potable est en déficit d’environ 23 milliards de francs CFA du fait de la perte frauduleuse de 36% de l’eau produite. Devant le phénomène, le ministère de l’Hydraulique a décidé de prendre les choses en main et de créer une brigade antifraude.

Le ministre de l’Hydraulique ivoirien Laurent Tchagba a envoyé en mission 180 enquêteurs recrutés et formés pendant plusieurs mois au centre des métiers de l’eau en vue de traquer les fraudeurs d’eau sur toute l’étendue du territoire national. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la composante C –réduction des eaux non facturées– du projet d’amélioration des performances techniques et financières du secteur de l’eau potable (APTF).

Tchagba a précisé que cette brigade aurait pour mission, entre autres, de mener des enquêtes sur les réseaux frauduleux, les ménages, sur les résiliés de la Société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire (Sodeci), sur les besoins de branchements sociaux ainsi que sur la facturation des abonnés.

Remettant les outils de travail pour la bonne exécution des tâches, le ministre de l’Hydraulique a demandé aux agents d’en faire bon usage et de travailler avec honnêteté et rigueur sur le terrain.

«J’attends de vous beaucoup d’honnêteté et de responsabilité car vous allez travailler en notre nom et être en contact avec les populations. Vous avez l’obligation de nous remonter fidèlement toutes les informations collectées sur le terrain et être sourds aux sirènes de la corruption», a-t-il déclaré devant la nouvelle brigade.

Chaque année, le secteur de l’eau potable perd environ 23 milliards de francs CFA du fait de la perte frauduleuse de 36% de l’eau potable produite, ce qui correspond à 59.000.000 de mètres cubes d’eau. Ce phénomène fait perdre de l’argent au secteur de l’eau mais il crée également des problèmes de salubrité et de santé publique aux populations qui sont laissées aux mains des fraudeurs.

Selon Laurent Tchagba, le démarrage des activités de la lutte contre la fraude dans le secteur de l’eau potable permettra de récupérer une bonne partie de ces 23 milliards de francs CFA perdus chaque année.

Le projet APTF, d’un coût de 47 milliards de francs CFA, permettra d’alimenter en eau potable 1,6 million de personnes dans les 155 sous-quartiers du district d’Abidjan. Il est actuellement réalisé à 45%.

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